2 ans de tour du monde : bouleversements intérieurs

Le 3 décembre est un peu comme une seconde naissance. Sauf qu’une première naissance, pourcelui ou celle qui parrait dans ce monde, ça ne se décide pas. Cette date, celle de mon départ en tour du monde, c’est un peu; comme veut la formule consacrée, « le premier jour du reste de ma vie ».

Et pourtant, deux ans après, je me pose la question… est-ce que ma vie a radicalement changé après mon retour ? Est-cette expérience qu’on perçoit souvent comme « le voyage d’une vie », a bouleversé mon existence et qui je suis ?

A première vue, non. J’ai repris mon travail, avec ses horaires contraignants, prends les même trams et métros, effectue plus ou moins les mêmes tâches, sort sous un ciel généralement plombé avant de retrouver mon appart’ en désordre, trop occupée que je suis pour pouvoir le ranger, et mes chats, m’occuper de mon blog et rêver de mes prochaines aventures. Un train-train a tout point semblable à « avant ». Je n’ai pas senti le besoin de tout quitter. Peut-être parce que je partais pour une durée finalement courte ? Peut-être parce que mon emploi m’attendait à mon retour ? Qui sait !

Je suis revenue non pas bouleversée, mais confortée dans mon choix de vivre une vie émaillée de voyage

Par contre, mon cerveau n’est pas resté inactif… si l’année dernière, je déprimais un peu en soupirant devant mon fil Instagram cette année est un peu différente. Lentement, mais sûrement, des idées semées sans que je m’en rende vraiment compte ont fini par germer.

C’est lors de ma présentation chez ABM sur le voyage en solo que la pièce est tombée. Peut-être parce que ce que je me murmurai au creux de l’oreille a fini par être exprimé clairement, devant un public bienveillant : ce qui me manque le plus de ce tour du monde, c’est cette immense sensation de liberté. Le fait d’être maîtresse de ma propre vie, enfin ! Maîtresse de mes horaires, de mes destinations, du déroulement de ma journée…. avec une vie à réinventer tous les jours. C’était mon fuel, ce qui me faisait me lever avec un grand sourire tous les matins. Et si finalement, c’était la clé de mon bonheur ? Et en y réfléchissant par après, le premier mot qui m’est venu à l’esprit à propos de ces 4 moi, fut le mot « parenthèse ». Et la seconde d’après, vint un moment de révolte… avais-je vraiment envie que ce tour du monde ne soit qu’un moment suspendu au dessus d’une vie toute tracée ? Pourquoi ne pourrais-je pas me rapprocher à nouveau de cette liberté ?

Je parle de me rapprocher car il est facile de se sentir libre quand on a qu’à se soucier d’un budget à dépenser sans devoir l’alimenter. Le budget était d’ailleurs la seule limite à cette liberté d’action. Alors finalement, si je devais travailler sur la route, devenir une nomade digitale, cette variante de l’argent (une constante pour nous tous, que soyons accros du voyage ou pas) n’est finalement pas un frein. Elle était déjà là, mais comptait moins dans l’équation. Dans la reformulation de mon idéal, ce facteur aurait plus d’importance, avec des répercussions plus conséquentes, justement sur cette liberté.

Et maintenant ? Je suis quelqu’un qui laisse longuement mûrir ses idées. Je rêvais de vivre aux Etats-Unis depuis mes douze ans, j’ai fini par le faire 15 ans après (avec un coup de pouce du destin). J’ai également mis 15 ans avant de me rendre en Afrique en Sud, 4 ans avant de me décider à partir en tour du monde, 3 ans avant de rapprocher du Pôle Nord avec le Svalbard. Mais je ne sais pas si c’est l’âge… le fait d’être entrée dans la deuxième partie de ma vie… à force de s’entendre dire quand on est plus jeune « Tu as le temps », on finit par le croire. Sauf que moi, là, j’ai moins de temps. Je pense être arrivée à un moment où : « C’est maintenant ou un autre choix de vie ».

Et les idées se bousculent : devenir digital nomade ? Rester à mon poste actuel mais en télétravaillant ? Repartir pour quelques mois direction l’Asie avant de prendre une décision ?

Et ce bouleversement là, Lectrice, Lecteur, je ne l’avais pas vu venir.

Cet article est l’épisode 2 du challenge #31blogginsdays
Aimez et partagez

La publication a un commentaire

Laisser un commentaire