Avec une île montagneuse à la végétation luxuriante, Madère est un paradis pour toutes sortes d’activités en pleine nature : embarquer sur un bateau, aller observer les cétacés, faire de la plongée, de la randonnée, du mountain-bike ou du hors-piste en jeep… Et si le vin de Madère est bien connu, il y a l’autre « vin de Madère » à découvrir pour les amateurs.
Cet article est écrit dans le cadre d’une collaboration avec Visit Portugal et comporte des liens d’affiliation.
Découvrir l’agriculture en terrasse et Cabo Girão
Après avoir visité Funchal, prenons un peu de hauteur (en fait, beaucoup) en filant vers Cabo Girão. En fait, avec ses 580 mètres de haut, c’est une des plus hautes falaises d’Europe. Sur le chemin depuis Funchal, vous verrez des dizaines et des dizaines de plantations de bananes.
Madère, son climat et son sol volcanique sont propices à toutes sortes de cultures. Le sud, plus chaud, permet faire grandir des bananiers, des fruits de la passion, de la canne à sucre. Le nord, plus frais, est propice à la vigne, aux pommiers, au poiriers… Une véritable bénédiction… sauf que dit « île volcanique » dit « relief tourmenté » et les Madériens ont dû s’adapter en cultivant en terrasse. La campagne de l’île est donc un grand patchwork de lopins de terre de petites tailles et chaque mètre carré, même proche d’une falaise, est exploité au maximum. Cela donne un paysage tout particulier. Pour irriguer tout ça, les Madériens ont créé un système d’acheminement de l’eau : les levadas, dont je parlerai plus tard.
Après quelques arrêts intermédiaires pour prendre le temps d’observer ces cultures en terrasse, nous voilà arrivés à Cabo Girão. Deouis le haut de la falaise, la vue sur l’océan, la petite ville de Câmara de Lobos et Funchal est une belle explosion de rétine. Petite gimmick pour les touristes (mais bien sympathique), un skywalk qui vous permet de marcher au-dessus du vide. C’est évidemment payant pour y accéder mais au prix de 2 €, ce n’est pas exagéré. Sinon, vous pouvez essayer de vous poser sur une table bien placée du petit café qui se trouve à côté. Je bois littéralement le paysage et alors que je suis tout là-haut, je ne peux pas m’empêcher d’envier les gens qui sont eux, tout en bas, à bord des catamarans, là-bas tout en bas, et qui rentre d’une expédition pour observer les cétacés, une chouette activité à réaliser en famille, les eaux de Madère étant fréquentées par plusieurs espèces de dauphins (dont le globicéphale) et baleines (comme le cachalot). Et ce qu’il y a de cool à Madère, c’est que différentes espèces visitent les alentours de l’île à différentes périodes de l’année. Vous aurez donc la chance de voir au moins des dauphins. Ces catamarans peuvent aussi vous emmener faire une sortie pour du snorkeling ou de la plongée. Malheureusement, cette expérience n’était pas à notre programme et après avoir dégusté une petite Coral au café, nous reprenons la route pour Câmara de Lobos.
Câmara de Lobos, au repos de Winston Churchill
Déjà vu de haut, au coucher du soleil, Câmara de Lobos fait envie. Ce petit port de pêche très populaire chez les touristes fortunés, n’a pas perdu sa vocation. Nimbés dans une lumière allant du jaune doré au rose, les bateaux de pêche rentrent sagement dans la petite baie, bien protégée des affres de l’océan. Cette baie fut d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Câmara de Lobos fur le premier endroit où s’établirent les Portugais après qu’ils eurent pris possession de Madère. Sa beauté a souvent été immortalisée mais le plus célèbre artiste à l’avoir peinte était un amateur : Winston Churchill. C’est au mois de janvier 1950 que l’ancien Premier Ministre (il allait le redevenir l’année suivante) arrive à Madère, invité à la réouverture du Reid’s Palace hôtel. En visite dans le village, ce féru de peinture décide de planter son chevalet devant la baie. Ce moment ne quittera plus l’histoire de Câmara de Lobos. Si vous voulez prendre la pause avec Sir Winston, une statue de lui en train de peindre, a été érigée devant l’hôtel Pestana Churchill Bay, directement sur la terrasse du café face au port.
Outre l’anecdote, Câmara de Lobos est charmante, faite d’étroites rues pavées bordées de petits bars, de restaurants et de magasins. C’est mignon et accueillant. Devant l’église Saõ Sebastiaõ, une immense crèche est installée, noyée dans les poinsettias rouges et blancs. Comme à Funchal, l’étable de Jésus y est représentée, entourée de scènes de la vie quotidienne de jadis et même d’une fête de rue mais aussi de ces fameuses maisons à toits pointus qui descendent jusqu’au sol. Typiques de la région de Santana, dans le nord de Madère, je n’aurai pas la chance d’en voir en vrai lors de ce voyage.
Le street-art s’est aussi frayé un chemin en ville. Tout d’abord avec une série de fresques réalisées avec des canettes de soda. A l’origine de couleurs éclatantes, le soleil, le sel marin et les intempéries ont fini par les délaver mais cela donne un côté presque vivant à ces morceaux d’aluminium, qui semblent faner comme de vieilles fleurs. Plus loin, ce sont des bidons d’essence qui ont été customisés et peints pour accueillir des plantes qui ornent les trottoirs. Mais l’œuvre la plus connue et le « lobo » de Bordalo II. Câmara de Lobos tire son nom non pas du loup, mais du « loup de mer », le nom portugais du phoque. Ils vivaient en nombre ici jusqu’à ce qu’ils soient chassés par les humains. Heureusement, ils sont de retour et protégés, ils sont juste un peu plus loin mais le street-artist Bordalo II, connu pour réaliser des fresques avec des déchets, en a réalisé une énorme au bout du port figurant un grand phoque gris. Je prends le temps de faire quelques photos, avant que ne nous ne soyons appelés pour dîner.
Randonnée le long des Levada Walks
Le lendemain matin, nous quittons la côte sud de Madère pour ses montagnes du centre. L’ambiance est bien différente des deux derniers jours. Déjà, le soleil s’est levé tout gris et comme l’altitude nous rapproche des nuages, il fait beien gris et humide. Il pleuvine même. Rien qui ne nous dissuade pour faire une bonne petite rando sous la houlette de Sam, le guide de Madeira Adventure Kingdom qui va nous accompagner le long d’une activité devenue incontournable à Madère : la Levada Walk (que je traduirai comme « rando-levada ».
La laurisilva, laurisylve ou forêt laurifère en français, est la forêt primordiale de Madère, un de ces lieux rares où la main de l’homme n’a pas encore complètement ravagé. Cette forêt composée largement d’arbres de la famille des lauriers est une forêt subtropicale et humide qui s’étendait des Canaries aux Açores. C’est à Madère qu’elle est la mieux conservée. Tellement conservée qu’elle lest même inscrite au patrimoine de l’UNECSO.
Avec cette météo grise et les nuages bas, les reliefs escarpés et les paysages fait d’arbres, de lianes et de fougères rend l’atmosphère encore plus mystérieuse.. Des images de Jurassic Park me viennent à l’esprit. Il pleuvine mais il fait doux, et le sentier bien entretenu, pas de risque de glisser ! Sam nous fait découvrir les plantes et arbres, nous raconte l’histoire des levadas, Le tout est rythmé par le doux son de l’eau. Celle de la petite pluie et de l’eau qui circule dans les levadas mais aussi par les chants d’oiseaux, dont celui des serins de Canaries, l’ancêtre de tous les canaris domestiques. Ce petit passereau au plumage vert et brun n’est pas spécialement timide et vous le croiserez le long des sentiers.
Au plus nous avançons, au plus la nature se fait sauvage avant d’arriver à flanc de montagne et de suivre le sentier jusqu’à la cascade do Risco, une superbe chute d’eau qui se déverse sans doute dans une piscine naturelle, mais qu’on ne voit pas tellement elle est noyée dans la végétation. Après avoir bien profité de ce spectacle de la nature, nous revenons sur nos pas et après avoir gravis des marches d’escalier (la seule montée de la matinée), nous voilà arrivé au Rabaçal Nature Spot Café, un café qui tombe à pic car la pluie se fait plus forte et même si les températures sont clémentes, l’humidité nous a un peu refroidies.
L’autre vin de Madère
Après avoir cassé la croute, Sam nous invite à embarquer pour notre prochaine étape, beaucoup moins physique, le vignoble de la Quinta do Barbusano. Le barbusano, c’est une espèce de laurier qui porte des fruits qui ressemblent à des olives noires, le vignoble est donc bien ancré dans son terroir du nord. L’exploitation est située sur des collines juste en face du village de Saõ Vincente et offre une vue de rêve sur la Chapelle de Notre-Dame-de-Fâtima et les premières maisons de Saõ Vincente. Un lieu bien choisi pour une dégustation ! Malheureusement pour nous, il continue de pleuvoir et nous ne pourrons pas explorer le vignoble (ce qui fait normalement partie du programme). Dommage, nous nous contentons donc de la dégustation, ce qui est déjà pas mal !
Même si le vin de Madère existe depuis des siècles, les vins tranquilles sont beaucoup moins connus. Et fait, c’est même assez récemment que des vignerons ont décidé de se lancer sur cette route, la plupart début des années 2000. C’est le cas de la Quinto do Barbusano. Le climat plus frais de la côte nord permet de cultiver toute la gamme classique des vins : du blanc au rouge en passant par le rosé. C’est d’ailleurs ce dernier (un assemblage de tinta negra et d’aragonès) qui va remporter la majorité des suffrages. Si vous aimez les blancs minéraux avec un petit goût salin (l’océan n’est pas loin), alors vous trouverez votre bonheur. En plus, la dégustation est accompagnée de pain, de fromage et de charcuterie. C’est donc toutes joyeuses que nous quittons le vignoble et que nous prenons congé de Sam pour une dernière aventure… un peu secouée.
Jeep Safari au cœur de Madère
C’est en jeep qu’on vient nous chercher pour la dernière aventure de la journée : un safari en 4×4, en partie en off-road avec Mountain Expeditions. Une accalmie va nous permettre de décapoter la jeep, et c’est parti pour le fun ! Rien à faire, une fois qu’on est en voiture et que vent et la vitesse fouettent nos visages et emmêlent nos cheveux, on a le sourire aux lèvres. Nous allons traverser l’île de part en part, du nord au sud, depuis la Quinta vers le Mirador de Saõ Sebastiaõ à Ribeira Brava. Ici, c’est l’océan qui remplit le paysage. A gauche, la côte en direction de Câmara de Lobos, à droite, Ponta do Sol et ses rochers. Et à partir de là, nous allons quitter les routes principales pour s’enfoncer dans la forêt, en off-road. Si les sentiers sont balisés par le passage de jeep avant lui, le 4×4 peine un peu à certains endroits bien boueux. Dans l’habitacle, nous sommes secouées comme dans un panier en salade et on n’en peut plus de rire ! Heureusement, nous ne roulons pas trop vite, ce qui donne quand même l’occasion d’admirer la forêt.
Après un arrêt au Cabo Giraó, l’occasion pour le groupe de représentantes d’agence de voyage de visiter l’endroit qu’elles n’avaient pas encore vu (la veille, elles étaient à bords d’un catamaran… que les autres journalistes et moi avions vu passer depuis le Skywalk), nous terminons la balade le long de plantations de cannes à sucre. Pendant longtemps, la canne à sucre a rapporté pas mal d’argent à Madère. Cette ère est révolue est la canne cultivée localement sert principalement pour en faire le rhum que l’on utilise entre autres pour le poncha. Une toute chouette expérience parmi les nombreuses autres que propose Mountain Expeditions qui peut vous emmener différents coins de Madère toute une journée.
Comme tu le constates, Lectrice, Lecteur, bien qu’étant une île (sub)tropicale, Madère n’a rien à voir avec une destination plage (pour ça, il faut se rendre sur l’île sœur de Porto Santo). Madère, sa laurisilva et son océan à perte de vue appellent les amateurs de nature, d’activités de plein air. La douceur de son climat et de son mode de vie opère un charme puissant qui agit sur moi encore aujourd’hui. Tellement que je prévois y retourner très bientôt. L’Île aux fleurs a ensorcelé une autre visiteuse, comme plein d’autres avant moi.
Où manger à Câmara de Lobos
Vila Da Carne
Etonnamment (ou pas, je crois que c’est un peu de ma faute vue ma révulsion face aux fruits de mer), c’est dans un restaurant à viande que nous allons manger (son établissement-frère, le Vila do Peixe, 100% poisson, est juste à côté). Situé sur les auteurs de Câmara de Lobos, les tables près des fenêtres offrent une vue de rêve sur le village et l’océan. Mais il n’y a évidemment pas que la vue qui compte ! Qu’est-ce qu’il y a au menu ? Eh bien essentiellement de la viande de bœuf de la région, maturée ou pas (d’ailleurs, on peut voir les carcasses en vitrine du resto) mais le poulet, l’agneau et le porc ne sont pas reste. Plein de pièces sont proposées en plat mais s’il faut vous conseiller quelque chose, ce serait de commander une brochette (churrasco). Une brochette taille-maxi que l’on sert suspendue à un objet qui ressemble à un porte parapluie. Et pour faire bien local, je conseille celle cuite au bois de laurier (on est à Madère). Tout cela est servi simplement avec des frites et de la salade. On accompagne le tout d’un petit rouge local et c’est un régal ! Pour terminer, une part de cheesecake, au fruit de passion, bien sûr !
Dr. João Abel de Freitas 30 A,
9300-048 Câmara de Lobos, Portugal
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C’est vachement vert comme île, je m’attendais à plus de paysages arides et volcaniques.
C’est surprenant, hein ? Bon, le sud est un peu plus sec mais ça reste très vert. Le reste, c’est 50 nuances d’émeraude et le royaume de la rando,’.
ça a l’air tellement beau ! 😮
(par contre le skywalk, je passe mon tour ! 😀 )
Ce l’est, je ne soupçonnais pas que Madère pouvait être comme çà. Mais je rassure, le Skywalk ne provoque pas trop de vertige. Comme ce n’est pas un plaque transparente continue mais plutôt des morceaux mis bout à bout, la sensation n’est pas aussi forte. Maintenant, si tu es sensible, en effet, mieux vaut s’abstenir.