Que faire aux environs de Chengdu : le Centre de recherche sur le Panda géant

Quand je me suis levée ce matin là, il y avait comme un petit vent d’excitation dans l’air : aujourd’hui, je vais voir les pandas !!! Des vrais pandas, en Chine, dans la région dont ils sont originaires.  (car contrairement à la chanson de Chantal Goya, le panda n’est pas né dans l’Himalaya) Cet animal mythique, que j’ai appris à connaître en tant que symbole du WWF est devenu une cause nationale après avoir été quasi exterminé. Il est devenu précieux, une matière de fierté pour les Chinois, signe que leur volonté seule a réussi à sauver cet animal, mais aussi un objet de diplomatie.

La Chine, le Sichan et le panda

Et un des endroits où tout a commencé, c’est le Centre de recherche sur le Panda géant de Chengdu. Démarré en 1987 avec 6 pandas recueillis, le centre compte à présent un peu moins d’une centaine d’individus. Une semaine avant notre départ pour la Chine, le panda venait de quitter la classification d’animal en voie d’extinction pour passer à la catégorie « menacé ». Ça n’en a pas l’air mais c’est une petite victoire !

Victime de nombreux braconniers, le panda est à présent très protégé et gare à celui qui touchera à un poil de ses petites oreilles noires. Il n’y a pas longtemps, nous confie le guide, un animal s’attaquait à du petit bétail dans un village (bien que mangeant quasi exclusivement du bambou, le panda est capable de manger de la viande). Un paysan et son frère partirent donc à la chasse, virent un gros animal et PAN ! Catastrophe, il s’agissait d’un panda. Pas spécialement plus embarrassés que ça, ils découpèrent le panda pour en vendre la viande, les pattes et la fourrure. Renseignée par un informateur anonyme, la police arrêta donc ce petit monde. La sentence pour avoir tué un panda ? 10 ans.

Comme je le disais, la Chine ne prend pas ses pandas et leur protection à la légère (si seulement ils pouvaient être aussi sérieux sur le trafic d’ivoire ou de cornes de rhinos).

Situé un peu à l’extérieur de Chengdu, le centre a plusieurs vocations : la préservation, l’élevage, la recherche et l’éducation. Nous verrons donc le résultat de tout çà. Dans un petit matin brumeux bien sichuanais, nous entrons dans le centre, dont l’entrée à l’apparence… d’un grand panda. Avant de pouvoir les voir, il faut s’enfoncer dans les allées du Centre, à travers un monde vert et luxuriant et être les yeux aux aguets avant d’apparaître soudain une grosse masse blanche et noire… Avachi sur structure en bois, il est là mais nous tourne le dos. Bien que le silence se fasse, on sent l’excitation du petit groupe. Finalement, le bruit des murmures fait réagir l’animal et tout doucement, l’ours tourne la tête. Et là, je retrouve mon âme d’enfant : pour la première fois, j’ai vu un panda.

Le panda, cette anomalie de l’évolution
Le panda est un drôle d’animal, pendant bien longtemps, les scientifiques ont eu du mal à le classer. Est-ce un drôle d’ours ? Un gros ratons-laveur ? Finalement, il sera classé parmi les ursidés mais un ours quasi végétarien, c’est plutôt insolite. Et un ours quasi végétarien qui a un système digestif de carnivore est encore plus étrange ! Car oui, le panda, qui peut manger 20 kilos de bambou par jour peut manger de temps à autre de la viande. L’étude de son génome a révélé qu’à un moment, il y a eu une mutation qui a fait perdre au panda le goût de l’umami, une saveur que l’on trouve dans la viande. C’est comme si vous mangiez votre plat préféré sans en tirer aucun plaisir. Le panda se serait alors tourné vers le bambou. Mais un régime de plante n’est pas 100% adapté pour cet ancien carnivore et s’il semble si indolent, c’est parce qu’il tire peu d’énergie du bambou et il économise les mouvements.

Panda, mignonitude, puissance 1000

Comment ne pas craquer devant ces boules de poils ? Ils ont l’air si paisibles, si gentils… on a juste envie d’aller caresser leur ventre et leur museau !

Un peu plus loin, c’est tout un groupe de juvéniles qui semble nous attendre pour faire le show. Et c’est l’un sur ses pattes arrière qui mâchouille son bambou, l’autre qui est complètement renversé sur dos… et bien entendu en train de grignoter lui aussi (oui, le panda mange TOUT LE TEMPS). Mais le plus surprenant en fait, c’est d’observer les humains tous transformés en paparazzi… Çà mitraille dans tous les sens (heureusement sans flash), ça sourit, ça essaie d’interpeller. Les ours, en grands professionnels, prennent la pause complaisamment. Quelque fois même, on dirait presque qu’ils sourient !

Nous continuons la visite jusqu’à arriver à une sorte d’ « embouteillage » humain… Nous allons pénétrer dans la nurserie. C’est le summum de la mignonitude qui nous attend mais un summum très minuté… enfin plutôt, « secondé ». Chaque petit groupe a exactement 10 secondes pour admirer les petits bébés de différents âges et prendre une ou deux photos.

Dans un petit parc, les voilà ! Il y en un tout petit qui commence à se couvrir de poil, et un joli ourson qui dort à point fermé, presque roulé en boule. Sa toison est si soyeuse, toute neuve, toute fraîche, on voudrait y poser la joue. Mais pas le temps de s’extasier trop longtemps, les gardes nous font trop vite signe d’avancer, et de laisser place à un autre groupe de visiteurs.

Mais les pandas géants ne sont pas les seuls résidents du parc. Outre quelques oiseaux (cygnes noirs, paons…) et une foule de papillons, il y a un autre animal qui est presque tout aussi mignon : le panda roux ! Cet étrange animal roux semble un croisement entre ours, un chat, un raton-laveur et un renard et il est tout aussi adorable que son « cousin ». Tous les deux partagent le même territoire et l’amour du bambou mais c’est à peu près tout. Plus vif que le panda géant, il faut vraiment être au taquet pour le photographier (n’hésitez pas à utiliser le mode « Sport » si vous n’êtes pas à l’aise avec la priorité vitesse ou le full manuel). 

Vous l’aurez compris, j’ai adoré aller rencontre de cet animal si rare et pour en profiter, n’hésitez pas à arriver TRES tôt. Le parc ouvre dès 7h30 et la masse des visiteurs arrive vers 9-10h. Nous avons quitté le lieu au moment où les cars de touristes arrivent en masse et ça devient vite infernal.

Comment se rendre à la Panda Base ?

Depuis la Gare du Nord de Chengdu (desservi par le métro), prendre le bus 9 jusqu’à l’arrêt « Zoo »  puis prendre le bus 87 ou 198 jusque « Panda Base ». Comptez une bonne heure.

Plus d’information sur : http://www.panda.org.cn/english/

Cet article est l’épisode 2 du challenge #31blogginsdays

 

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Cet article a 7 commentaires

  1. Mathilde

    Vraiment trop mignon ces pandas ! Je n’ai vu que ceux de Beauval et j’étais déjà sous le charme !!

    1. Melissa

      Comment ne pas craquer, Mathilde ? Juste trop envie d’aller leur faire un gros câlin….

  2. Estelle

    Quelle belle rencontre. C’est mon plus vieux rêve d’enfant de voir des pandas géants pour de vrai et en Chine. A l’époque je voulais en faire ma mission de vie de sauver les pandas. Et puis il a fallu choisir un métier « avec des débouchés » mais je garde ce rêve de rencontre (voire de soigneur d’un jour) pour le jour où je mettrais les pieds en Chine. Ils sont trop chou avec tous ces bambou sur le ventre.

    1. Melissa

      Merci Estelle, si je ne me trompe pas… il me semble avoir vu qu’il y a une possibilité de passer une journée dans les pas des soigneurs à la Panda base. A vérifier car je n’ai pas trouvé l’info sur le site mais je suis quasi sûre d’avoir vu l’info là-bas.

  3. Lauriane

    Très mignons ces bébés pandas 😀 Une visite que je ne manquerai pas de faire quand je passerai un jour dans cette région du monde. Comme tu dis, j’aimerais que les chinois fassent autant attention au trafic d’ivoire et de parties de tigre, rhino et autres… qu’à leur précieux panda.

    1. Melissa

      Ah oui… c’est vraiment à voir. Le parc est superbe en plus mais je recommande vraiment d’arriver à l’ouverture parce que sinon, on se retrouve vraiment noyé dans la masse des visiteurs. La Chine a interdit le commerce de l’ivoire en novembre mais ce ne sera sans doute pas assez.

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