Avez-vous déjà songé à visiter Malines ? A seulement 20 minutes en train de Bruxelles, cette ville historique est souvent éclipsée par les grandes villes d’art flamandes, notamment par Anvers dont elle est aussi proche. Dans cet article, nous allons prendre le temps de parcourir cette ville qui était devenue la capitale des Pays-Bas. Cette ville regorge de trésors cachés et d’expériences touristiques uniques. Je vous emmène pour parcourir les meilleures visites guidées, des églises historiques au célèbre carillon, en passant par le street art et les joyaux cachés de la ville. En plus, j’ai rassemblé toute une sélection des meilleures adresses pour manger, boire et se passer la nuit à Malines. De quoi profiter au maximum de votre séjour !
Cet article a été écrit dans le cadre d’une collaboration avec Visit Flanders et Visit Mechelen mais les opinions de l’auteure lui restent propres. L’article contient également des liens d’affiliation.
Visite guidée de la Malines historique
Ce n’est pas la première fois que je visite Malines mais je vais vite découvrir qu’en fait, je la connaissais mal. On se met directement dans le bain ! C’est devant la Vleeshalle, un ancien marché couvert dédié à la vente de viande (j’en parlerai plus tard) que je salue Léona, ma guide. Une vocation qui lui est venue sur le tard, au moment de la retraite. C’est une dame souriante que je rencontre et qui connait sa ville comme sa poche, avec plein d’anecdotes.
Une des premières choses que vous remarquerez en vous baladant dans les rues de Malines, ce sont des marquages sur le sol qui semblent figurer un cours d’eau où tombent des gouttes de pluie, laissant des cercles concentriques en tombant. Il s’agit de l’emplacement d’anciens ruisseaux et canaux qui traversaient la ville et qui furent asséchés suite à la construction des écluses. Malines est une ville d’eau. Traversée par la Dyle, un affluent de l’Escaut, elle doit sa richesse à cette rivière qui donne aujourd’hui tout son cachet à la ville mais la Dyle a une particularité qui a longtemps embâté les Malinois : elle est soumise aux marées, et des marées assez importantes. Jusqu’à la constructions des écluses, la ville était régulièrement inondée. Après leur mise en route et dans un but d’améliorer les conditions d’hygiène de Malines, ils furent asséchés puis remblayés. Il faudra un projet européen sur l’eau dans les villes historiques pour remettre ce patrimoine en valeur. Il y a non seulement des marquages mais aussi des recréations de ruisseaux là où ils coulaient auparavant, et ce à travers tout le centre-ville. Le premier que nous allons rencontrer est dans un jardin quasi caché dont un des accès est sur la rue Rik Wouters.
Rik Wouters est un de mes artistes belges préférés. Né à Malines, il déménage à Bruxelles pour suivre les cours de l’Académie des Beaux-Arts. C’est à Bruxelles qui rencontre Nel, une modèle qui deviendra sa femme et sa muse tout au long de sa courte carrière. Il devint sculpteur, et peintre. L’essentiel de ses toiles sont des œuvres colorées, de style fauviste, souvent des portraits ou des scènes de vie où un être humain est le centre de la toile. Et évidemment, on retrouve souvent Nel. Rik Wouters meurt à l’âge de 33 ans seulement, d’un cancer des os de la mâchoire. La rue qui porte son nom était celle de l’atelier de son père.
Le Rik Wouterstuin est comme un petit havre de pays. Au fond du jardin, on trouve un buste de l’artiste, au milieu, une plaine de jeu pour les enfants et de la pelouse ainsi que des bancs. Il paraît que les Malinois aiment bien venir y manger leur picnic dans le calme à l’heure du midi.
Marguerite d’Autriche, la Marguerite de Malines
De là, Leona m’emmène vers le Palais de Marguerite d’Autriche ou du moins ce qu’il en reste. Marguerite, surnommée affectueusement « Onze Margriet » (notre Marguerite) par les Malinois, c’est LA figure historique de la ville. Mais qui est-elle ?
Son père lui trouve alors un autre parti : Philibert de Savoie. C’est le coup de foudre et leur mariage sera heureux jusqu’à la mort de Philibert lors d’une partie de chasse. Le bonheur aura duré 4 ans. Marguerite ne s’en remettra jamais et refusera d’encore se marier. De toute façon, la vingtaine bien sonnée, elle peut être considérée comme une vieille fille. Maximilien, devenu empereur romain, décide d’en faire la Gouvernante des Pays-Bas bourguignons. Son intelligence et son sens de l’Etat ne lui étaient pas passé inaperçus. De plus, son territoire était trop grand pour qu’il puisse gouverner seul et on ne pouvait pas dire qu’il était très populaire en ses terres des Pays-Bas (il fut même retenu en otage par les Brugeois). Marguerite s’installe à Malines, où vivait sa marraine Marguerite d’York, veuve de Charles le Téméraire.
Elle fait construire son propre palais la « Hof van Savoye », le Cour de Savoie (elle n’a jamais oublié son Philibert). Elle y résidera jusqu’à sa mort. Sa cour devint une des plus prestigieuse d’Europe. En plus de son sens politique, Marguerite est patronne des arts et les pensées de la Renaissance se diffuse en Europe du Nord grâce à elle. Malines devient pendant son « règne » la capitale de facto des Pays-Bas bourguignons et c’est ici qu’elle élèvera ses neveux et nièces dont Charles (futur Charles V) et sa nièce, Marie (future Marie de Hongrie qui deviendra régente après sa mort).
Ce que l’on peut voir du Palais de Marguerite d’Autriche, c’est ce qu’il en reste. Il était beaucoup plus grandiose mais l’explosion d’une tour du mur d’enceinte qui servait de lieu de stockage de la poudre en a soufflé toute une partie en 1546. Le bâtiment avait été terminé en 1530, à la mort de Marguerite. Au XVIIe siècle, le bâtiment est racheté par la ville et devient le siège du Grand Conseil de Malines, l’autorité judiciaire suprême des Pays-Bas espagnols. Il le restera jusqu’à ce que la Révolution française ne se répande sur la future Belgique. Il est à présent devenu le Palais de Justice. Reste la belle façade en style Renaissance flamande que l’on peut encore admirer aujourd’hui, des arcades et un joli jardin, lui aussi Renaissance, dans la cour mais que je ne verrais pas.
D’églises en églises
Quasi en face, trône l’immense façade baroque de l’église Saints-Pierre-et-Paul. On ne peut pas la manquer ! Elle ne ferait pas tâche à Rome et ressemble un peu à l’église del Gesù… et pour cause ! Il suffit de lever les yeux pour voir le blason de la Compagnie de Jésus (le Gesù étant l’église-mère des Jésuites) au-dessus du portail. D’abord consacrée à saint François-Xavier, elle prendra le nom des deux apôtres après la dissolution de l’ordre. Pendant l’époque française, elle fut même un temple de la Raison, avant qu’on ne lui rende sa fonction.
C’est ici que les entrailles de Marguerite sont enterrées et l’intérieur est richement décorée. Particularité, on y compte pas moins de 14 confessionnaux en bois finement sculptés. Ils devaient y en avoir des péchés à raconter ! Malheureusement, l’église était fermée lors de notre passage et je n’ai pas pu voir son intérieur.
Ceci n’est que la première des églises que Léona va me montrer. Depuis le XVIe siècle, Malines est siège de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, la plus haute autorité catholique sur le territoire belge. La religion a donc joué un grand rôle dans l’histoire de la ville et il n’est pas étonnant que nous y trouvions autant d’églises. La prochaine que nous allons voir est l’église Saint-Jean. De style gothique, ce lieu de culte renferme plusieurs trésors, notamment un triptyque en haut du maître-hôtel représentant l’Adoration des Mages par Pieter Paul Rubens. Pour obtenir la commande, Rubens dût jurer que ce serait lui-même, et non pas les apprentis de son atelier, qui peindrait le tableau central. Il faut dire que Saint-Jean était l’église des nantis, la plupart des membres du Grand Conseils résidaient dans le quartier et les commanditaires n’avaient pas hésité à jouer de leur influence.
Le secret bien caché de Saint-Jean, ce sont des fresques retrouvées derrière l’orgue lors de restauration. Ces fresques avaient été recouvertes d’enduit et oubliées avec les siècles. La pièce servait d’ailleurs de débarrât. Les restaurateurs eurent la puce à l’oreille en entrant dans la pièce et en remarquant une partie du buste d’ange dont l’enduit avait dû s’effriter et laissait apparaître un peu de la couleur originale. Après un travail minutieux de sauvetage, ils découvrirent deux énormes fresques médiévales : une représentant saint Christophe et l’autre saint Georges et le dragon. Pour pouvoir les admirer, vous devrez impérativement le faire avec un.e guide.
L’église Sainte-Catherine, elle, est beaucoup plus modeste. C’était l’église du peuple, son plafond en bois trahissant le fait qu’il n’y avait pas de moyens pour construite un voûte en pierre et la peindre.
Petit à petit, nous voilà rendues au Petit Béguinage. Comme toutes les villes de nos régions, Malines avait son béguinage. Elle en avait même deux (le petit et le grand). Ces femmes vivaient religieusement, mais sans formuler de vœux perpétuels, et modestement mais le béguinage lui, était particulièrement riche, d’autant que les béguines étaient nombreuses. Il est dit que pas moins de 900 béguines étaient présentes pour accueillir l’empereur Charles V à Malines.
Si à l’origine, le béguinage était un peu séparé de la ville, il y est aujourd’hui parfaitement intégré. On y retrouve le charme des petites maisons, des petites allées et le calme si caractéristiques des béguinages. Si auparavant, ces maisons étaient dédaignées, elles sont maintenant très prisées et valent une petite fortune. Caractéristique marrante : au bout du Grand Béguinage, on trouve les installations de la brasserie historique de la ville : Het Anker. Visite que je vous recommande d’ailleurs chaudement.
Evidemment, les béguinages avaient leur propre église dédiée… une fois de plus à sainte Catherine et aussi à saint Alexis. L’église du Béguinage, également de style baroque italien, a été rénovée récemment et contrairement aux églises dont les piliers et sculptures peintes à l’origine ont fini enduites de blanc, ici, c’est le contraire. Il semble que l’église était blanche à l’origine mais on lui a donné des nuances de bleu et de rose.
La cathédrale Saint-Rombaut : skywalk et carillon
Ce petit tour à travers les rues du centre historique et les églises de Malines se termine au pied de la Cathédrale Saint-Rombaut. Fleuron du patrimoine architectural malinois, cette grande église grise et sa tour trônent en majesté pas loin de la Grote Markt. Comme tous les types d’édifices religieux de style gothique brabançon, elle est d’apparence massive à l’extérieur et est vaste à l’intérieur. Malgré de nombreuses péripéties et ravages (pillage par iconoclastes, bombardement pendant la Deuxième guerre mondiale, incendie en 1972), Saint-Rombaut est toujours là, majestueuse. Pour information, Saint-Rombaut est un moine anglo-saxon (ou irlandais, ou écossais, on ne sait pas très bien) venu évangéliser la région. Il meurt à Malines vers 775, assassiné par deux hommes à qui il reprochait leurs vies dissolues.
L’intérieur de la cathédrale est évidemment impressionnant avec ses hauts plafonds, ses voûtes d’ogive, ses vitraux, son maître-autel baroque par Lucas Faydherbe (le prince des architectes brabançons) et son tableau de la crucifixion par Antoine Van Dyck. Mais son trésor, c’est sa tour. Une tour qui d’ailleurs inachevée. Les plans originaux prévoyaient un cloché presque deux fois plus grand mais entretemps, la fortune de Malines avait changé et il n’y eu plus d’argent pour la terminer. Voilà donc pourquoi on parle plus d’une tour que d’un clocher. Tous les quarts d’heure, le carillon de la cathédrale sonne et rythme la vie des Malinois. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut la visiter.
Si l’entrée dans l’église est évidemment gratuite, accéder au sommet de la tour est payant. Prépare-toi, Lectrice, Lecteur, il y a plus de 500 marches à gravir d’un escalier hélicoïdal où on se sent parfois à l’étroit. Heureusement, il y des salles qui permettent de faire une pause et d’en apprendre plus sur l’histoire de la tour et le fonctionnement du carillon. A noter plus particulièrement : la salle du carillonneur (et son pupitre, quand il donne un concert), la salle des cloches pour admirer le bourdon « Salvator » et les autres cloches qui composent le carillon mais surtout, la salle du mécanisme où se trouve l’horloge qui actionne l’automate qui fait sonner le carillon. Je vous recommande de faire en sorte d’arrive à l’heure pile pour bien en profiter. Si vos oreilles sont sensibles, pensez à emporter des bouchons d’oreille ou un casque anti-bruit. Ça sonne fort !
Une fois le haut de la tour atteinte, vous vous retrouvez en plein air avec une vue à 360 degrés sur Malines et tous les environs. Si le temps est clair, vous pourrez voir jusqu’à Bruxelles (au sud) et à Anvers (au nord). Spectaculaire !
Les joyaux cachés de Malines
Si les églises ne sont pas votre kif, Malines à plein d’autres balades à vous proposer. Cette année, le Musée de la ville, Het Hof van Busleyden, organise une grande exposition sur les « Joyaux cachés de Malines » et du coup, la ville propose aussi une visite auto-guidée sur ce thème qui vous emmène à travers les immanquables, mais surtout les lieux moins connus, de Malines. Parmi les plus intéressants sur le trajet, je retiens la Manufacture royale De Wit. Cette manufacture de tapisseries est reconnue mondialement non seulement comme fabriquant de tapisseries (une de leurs œuvres, monumentale, orne les murs du Conseil de sécurité de l’ONU) mais aussi comme restauratrice de tapisseries anciennes. Un lieu de prestige que tu peux visiter, Lectrice, Lecteur, mais il faut réserver et c’est seulement le samedi (et pas en juillet). Par contre, ne nous privez pas d’aller jeter un œil à son jardin. A l’origine, ce bâtiment était le refuge des moines de Tongerlo (archidiocèse oblige, de nombreux monastère avaient leurs refuges à Malines). Le jardin de style Renaissance à une particularité : toutes les plantes qui s’y trouvent sont représentées d’une manière ou d’une autre dans leurs tapisseries.
Pour rester dans le domaine des plantes, le Jardin Botanique de Malines m’a surprise. Le Botanique est l’ancien jardin de la Grande Commanderie de Pitzemburg, une commanderie de l’ordre des Chevaliers teutoniques. L’ordre restera présent jusqu’à ce que la Révolution française ne s’étende jusqu’à Malines. Il sera chassé et la résidence, saisie. Un peu avant l’indépendance de la Belgique, Malines achète le domaine et il sera transformé en jardin à l’anglaise par le Société royale d’horticulture. Après la Première guerre mondiale, il devient un parc communal et c’est le principal poumon vert de la ville.
Quand on y rentre via le portail principal, j’imagine que cette partie du jardin ne devait pas être très différent du temps des chevaliers puisqu’on trouve plusieurs parterres de plantes aromatiques et médicinales. A l’avant, trône une statue de Rembert Dodoens, un scientifique du XVIe siècle considéré comme le père de la botanique. Le reste est grand parc paysager d’une grande beauté, bordé par la Dyle.
Justement, le long de la Dyle, se trouve une très belle maison corporative. Au-dessus de la porte, on a apposé la sculpture d’un poisson doré, un saumon. Cette maison était celle des poissonniers et s’appelle… « De Zalm » (le Saumon).
Balade « Joyaux cachés de Malines » aussi disponible sur l’application « Visit Mechelen » (iPhone ou Android)
The Road to Heavy Metal
La Belgique, et la Flandre, est terre de carillons et nulle part ailleurs, tinter de la cloche n’a été élevé à cette forme d’art qu’à Malines. D’ailleurs, en 2022, l’Ecole royale de Carillon Jef Denyn a fêté son centenaire, ça ne rigole pas ! Si le puissant son du bourdon provoque chez toi de l’émotion, Lectrice, Lecteur, cette promenade intitulée « The Road to Heavy Metal » est pour toi. Il existe une carte papier que tu peux te procurer à l’office du tourisme (ou en ligne) MAIS il est mille fois plus intéressant de télécharger la promenade via l’application Visit Mechelen qui transforme une simple promenade en balade guidée avec commentaires et témoignages du directeur de l’école de carillon, d’élèves, de professeurs, de carillonneurs… Tous parlent de leurs parcours, de leur amour de l’instrument, le tout, en découvrant les immanquables de Malines et agrémenté de passages musicaux. Une très belle manière de découvrir le « son de Malines ». Et si vous êtes en ville le samedi ou le dimanche (ainsi que les lundis soirs de juin à septembre), sachez que les carillonneurs donnent des concerts. Le meilleur endroit pour en profiter ? La Cutluurplein, pourquoi pas en terrasse du Kuub (j’en parlerai plus tard) ? Juste un petit conseil : n’oubliez pas vos écouteurs !
Promenade Street Art : Les Murs de Malines
Le Street Art vous intéresse plus ? Malines ne manque pas de jolies fresques dispersées un peu partout. Et finalement, ce n’est pas étonnant puisque Gijs Vanhee, qui fut artiste communal entre 2013 et 2015 est un street artiste ! Pendant son mandat, il invite quelques artistes à venir peindre les murs de sa ville avec l’opération Mechelen Muurt 1.0. Il arrive à rassembler de grands noms tel que Mark Goss, Millu Correch ou encore Dzia. Quelques années plus tard, rebelotte : une nouvelle salve de fresques apparaît, jusqu’en dehors de Malines. Mechelen Muurt 2.0 a fait appel a beaucoup d’artistes locaux mais aussi à d’autres comme Bisser, dont j’avais déjà vu les œuvres à Louvain.
Une fois de plus, vous trouverez le parcours dans l’application de Visit Mechelen.
Malines au fil de l’eau
Comment ne pas appréhender Malines sans la Dyle ? D’autant plus que l’eau a repris une place de choix dans le paysage urbain de la ville. Alors que je sortais d’avoir fini mon lunch du côté du Jardin Botanique, je me trouve juste à l’entrée du Dijlepad, le sentier de la Dyle, une promenade suspendue sur l’eau et probablement mon petit coup de cœur. On se balade au ras de l’eau, entre maisons historiques, anciens entrepôts transformés en lofts de luxe, on passe en dessous du Grootebrug, un vieux grand pont en pierre, jusqu’à la fin du sentier, au Haverwerf.
Continuez un peu plus loin sur le quai, et vous croiserez une statue de Ludwig Van Beethoven enfant. C’est que sa famille est originaire de Malines. On surprend le futur compositeur, une rose dorée dans le dos, devant une stèle représentant son grand-père, Lodewijk.
Allez encore un peu plus loin et là, vous voilà aux pieds des 3 maisons les plus célèbres de Malines. On jurerait qu’on les construites là pour les peintres et les photographes. Chacune porte un nom. A gauche, nous avons Saint-Joseph (dû à la représentation de Joseph portant l’enfant-Jésus au-dessus de la porte). Au milieu, l’une des rares façades en bois qui a subsisté à Malines : de Duiveltjes, les Petits diables (vous comprendrez pourquoi en regardant les colonnes). Enfin, à droite, la plus charmante : Het Paradijske, le petit Paradis, qui reprend plusieurs scènes d’Adam et Eve au temps de l’Eden. Pour une vue encore plus jolie, traversez le Van Beethovenbrug pour les prendre en photo depuis le pont ou depuis le Vismarkt.
L’Haverwerf, c’est aussi le lieu d’embarcation pour une mini-croisière fluviale. L’embarcadère se trouve presque devant l’ancienne brasserie Lamot. Assise bien confortablement, j’ai apprécié ce moment au fil de l’eau (franchement, je recommande de le faire après ou avant le Dijlepad, pour prolonger l’expérience fluviale). Une fois de plus, la ville prend un autre visage, on a la chance de voir un paysage que l’on ne pourrait pas voir en marchant. Et en plus, les bateaux sont électriques ! Le trajet dure 45 minutes, vraiment l’occasion de se reposer. Seul point noir : les commentaires sont en néerlandais, ce qui n’était pas un problème pour moi mais si vous ne parlez pas la langue, c’est peu embêtant. S’il y avait un audio guide dans d’autres langues, je n’en n’ai pas vu. Autre point positif quand même : Malinska organise des trajets à thème : trajet apéro, trajet musical, trajet de nuit… Vraiment sympa !
Où manger et prendre un verre à Malines ?
Sister Bean
Un peu retrait du Vismarkt, l’un des coins les plus prisés pour tout ce qui est café et restaurants à Malines, il y a le charmant Sister Bean, installé dans une ancienne maison. C’est le lieu qu’il vous faut pour prendre un petit-déjeuner, un lunch, une pâtisserie ou juste un café. L’intérieur est simple, mais chaleureux avec son joli parquet multicolore et ses murs couleur « café au lait ». L’endroit parfait pour faire une petite pause au calme avant de reprendre ses visites.
Vismarkt 26
2800 Mechelen
Lief
Quasi au pied du Fonteinbrug (et du point de départ (ou d’arrivée, c’est selon) du Dijlepad, Lief, un petit café comme on les aime : grandes fenêtres, murs clairs ou laissant apparaître les briques, tables en bois… Très contemporain ! Il accueille les clients dès le petit-déjeuner jusqu’en fin d’après-midi. J’y suis venue le midi et au menu, j’ai eu le choix entre plein de petits plats sains (le bio et le local sont le fil conducteur du choix des ingrédients et pas de sucre raffiné dans les préparations sucrées). J’ai opté pour un toast avec effiloché de poulet, tomates cerises, coleslaw… Et une énorme tranche de pain grillé avec une montagne de bonnes choses. Pour tout dire, je n’ai pas su tout finir. J’étais rassasiée mais sans sensation d’avoir à traîner mon estomac devant moi. Si la salle à l’air d’être pleine, sachez qu’il y en a une autre à l’étage. Petit détail amusant : les toilettes sont palatiales, je vous laisse découvrir ça.
Graaf van Egmontstraat 5
2800 Mechelen
De Vleeshalle
Cette ancienne halle aux viandes du XIXe siècle a trouvé une seconde vie qui lui va bien puisqu’elle a été transformée en un gigantesque food-court. Vous n’aurez que l’embarras du choix ici : stand à croquettes ou a patates, cuisine africaine, cuisine marocaine, burgers, fish & chips, pâtisseries, crèmes glacées, tapas, bar à vin… C’est bien, bien compliqué de faire son choix. Vous commandez votre plat à l’un des stands, pendant qu’il est préparé, profitez-en pour commander votre boisson au bar central et HOP, il ne reste plus qu’à trouver un siège et à déguster. C’est vraiment la solution idéale si vous visitez Malines en famille ou entre amis. Le lieu est photogénique à souhait et une fois que vous avez bien mangé, n’hésitez pas à aller faire un tour à l’étage où se trouve quelques boutiques de créateurs. Attention : paiement uniquement avec carte.
Huidevettersstraat 7
2800 Mechelen
Barbib
Attention, lieu insolite et coup de cœur. Le Barbib, c’est le café de la Bibliothèque de Malines mais cette bibliothèque n’est pas comme les autres vu qu’elle s’est installée il y a quelques années au sein d’un ancien cloître de moines dominicains datant du XVIIe siècle : le Predikheren. Pour une bibliothèque, c’est déjà plutôt stylé mais imaginer un café installé dans les larges couloirs de cette demeure. Nous voilà entourés par les vieilles pierres, les fresques et même les pierres tombales ! Le cloître est magnifiquement restauré et ce mélange d’ancien et de moderne est justement dosé, une vraie réussite. On peut y manger où juste se détendre avec un café ou une bière, lire, s’installer dans la cour pour prendre l’air.
Pour les amateurs de gastronomie, le Predikheren abrite aussi Tinèlle, un restaurant tenu par Kevin Verschueren.
Goswin de Stassartstraat 88
2800 Mechelen
Lam’eau
Voilà une des tables les plus prisées de Malines car toujours une valeur sûre. Il y a déjà le lieu où est implanté le restaurant, le rez-de-chaussée de l’ancienne Brasserie Lamot, sur l’Haverwerf, qui lui confère un certain caché. Le petit clin d’œil à l’ancienne fonction du bâtiment ? Les lampes qui rappellent la forme des cuves où on brasse la bière. Sa salle est grande, claire, minimaliste et les meilleures tables offrent une vue sur la Dyle. Quant à moi, j’étais placée près du comptoir (pour qu’on puisse garder un œil sur moi ? 😉) . Signe de la popularité du lieu, au moment de partir, on refusait du monde car l’établissement était complet. Côté carte, on retrouve des grands classiques de la cuisine franco-belge (à mon grand désespoir, pas de coucou de Malines) avec quelques touches d’originalité. J’ai opté pour un ris de veau croustillant, pomme, chicons, jus de veau à l’orange et croquettes et en dessert, une glace à la vanille, poire et un divin chocolat fondu pour napper tout ça. La tradition, ça a du bon !
Van Beethovenstraat 8/10
2800 Mechelen
Bar Popular
Pour un petit apéro ou une soirée entre ami, Bar Popular est toujours une bonne option. Quand il fait beau, c’est sans doute une des meilleures terrasses de Malines avec sa vue sur le Vismarkt d’un côté et la Dyle de l’autre. Quand la météo n’est pas au beau fixe, son intérieur coloré qui mélange les couleurs de l’Amérique latine et le côté « bruincafé » typiquement flamand est particulièrement chaleureux. On regrettera malgré tout que la carte des bières soit si courte.
Vismarkt 1
2800 Mechelen
Kuub
On ne peut pas le louper, il s’agit d’un grand cube doré planté juste à côté du Centre culturel dont il est un peu l’extension. Il s’y passe d’ailleurs toujours quelque chose : un concert, une soirée… Et sinon, on vient pour y boire en verre. En terrasse pour profiter du concert du carillon tout proche ou à l’intérieur du cube dans un décor fait de bric-et-de-broc. L’ambiance est particulièrement détendue et relax.
Minderbroedersgang 3A
2800 Mechelen
Où dormir à Malines ?
Van der Valk Hotel Mechelen
Malines ne manque pas d’hôtels qui frappent l’imagination. Il y a le Martin’s Patershof, construit dans une église désacralisée et maintenant, le Van der Valk… dans une ancienne piscine et bains publics : Den Ouwen Dok. Cet énorme bâtiment néo-renaissance flamande est situé dans un coin de Malines en plein développement : le Keerdokkai. Il s’agit du dernier projet de développement de la ville et c’est tout un nouveau quartier qui va sortir de terre. En attendant, le Van der Valk Hotel Mechelen accueille ses clients dans ce bâtiment historique dont la restauration a joliment préservé des nombreux éléments, y compris la piscine mais qui a perdu son toit et est devenu un bassin d’agrément. C’est le seul regret qu’on peut avoir par rapport à la restauration. Garder la piscine aurait été fabuleux mais pour le reste, c’est vraiment superbe. Dans le long couloir qui mène à la salle du petit-déjeuner, on peut encore admirer le sol en mosaïque et les portes des salles de bains individuelles. Descendez dans les toilettes, au niveau des caves, vous passerez à côté de la gym et de la cave à vin. Vraiment original. Les hôtels Van der Valk sont assez connus pour prêter une certaine attention à la nourriture. Il dispose donc d’un beau restaurant « Den Ouwen Dok » (évidemment). Comme le reste des espaces publics de cet hôtel, il est plutôt grand et le code couleur « bleu-marron » est répercuté jusqu’ici.
Je n’ai pas testé la restaurant mais bien le petit-déjeuner et c’était un des plus beaux buffets que j’aie vu depuis longtemps avec énormément de choses un peu cuisinées comme des pâtisseries, diverses salades de pâtes, des œufs… Je ne savais pas où donner de la tête et je me suis régalée. Comme beaucoup d’hôtel de standing en Flandre, vous trouverez du mousseux pour agrémenter votre petit-déj’.
Côté chambre, j’ai séjourné dans une suite et elle était gigantesque, toujours dans les tons bleus et marrons. J’ai eu droit à un énorme lit, douillet comme il le fallait mais le gros, gros plus de la suite, c’est la baignoire balnéo qui est placé en dehors de la salle de bain, pas loin du lit. J’étais aux anges, moi qui avais toujours eu envie de regarder la télé depuis ma baignoire. Je ne m’en suis donc pas privée et en plus, l’hôtel fournit les boules de bain. Il ne me manquait plus qu’un cocktail. Pour ceux qui préfère les douches, la douche italienne est plus que spacieuse (on aurait pu mettre 4 personnes dedans). Je serai bien restée un jour de plus !
Rode-Kruisplein 1-4
2800 Mechelen
Super reportage, qui donne tellement envie d’y aller !
Bonjour Isabelle, ça me fait très plaisir. Malines est un petit bijou, en effet. J’espère que vous aurez l’occasion de la visiter un jour.