G comme… Gori

Gori

Une route rectiligne, sans fin, à travers un sovietland dévasté sous un ciel menaçant de pleuvoir à tout moment… Où suis-je? Sur le chemin de Gori, une petite ville à une soixantaine de kilomètres de Tbilissi, la capitale géorgienne. Larguée par un chauffeur de marshrutka peu amène  à soi-disant deux kilomètres de la ville… mais cela fait au moins une heure que je bats cette route défoncée. Cette « longue marche », c’est une parfaite introduction pour aller à la rencontre du fils le plus célèbre de Gori: Iossif Vissarionovitch Djougachvili, plus connu sous le nom de Joseph Staline. C’est un peu comme si on disait au visiteur « Voilà, viens et regarde ce que ce système a fait de nous ».

Gori, ville sinistrée par l’histoire, l’industrie et la guerre. En 2008, lors de la guerre éclair entre la Russie et la Géorgie, les troupes russes sont arrivées jusqu’ici après avoir canardé la ville. De tous ces tourments, Gori garde encore la cicatrice.

Des usines monumentales, des immeubles à appartements vides et éclatés, une ville qui à l’air de vivre en dehors de la vitalité qui semble parcourir les autres villes géorgiennes, voilà les premières impressions, comme si tout ce passé était trop lourd à porter.

Sur son socle, le Petit Père des peuples surveille encore ses concitoyens. Impassible, il regarde son mausolée, construit de son vivant. Figure écrasante. Tellement écrasante que 60 ans après sa mort, on n’ose pas encore y toucher. Une longue suite de pièce monumentales où l’on suit le parcours du petit Iossif, fils de cordonnier de la naissance (avec sa maison natale préservée comme une crèche devant le musée) jusqu’à sa mort… littéralement… son masque de mort y est exposé. Entre les deux, on admirera son parcours de révolutionnaire, son ascension au sein de l’appareil soviétique, son leadership pendant la IIe guerre mondiale, etc.  Ce musée originellement de propagande et presqu’en l’état (difficile de lire le géorgien et de savoir si les commentaires sont d’origine) restera comme il est. Juste avant Noël, le conseil municipal a refusé le projet de le transformer en « Musée de l’occupation soviétique ».

L’autre façon de voir les choses, est que les visiteurs viennent à Gori surtout pour une chose: le Musée Staline. Celà l’aurait privé de son attrait principal.

En attendant, ce n’est pas encore celà qui remplira les piscines vides des « paradis des travailleurs »… Elles aussi attendant des jours nouveaux!

Cet article a 2 commentaires

  1. Lucie

    Cet immeuble me rappelle celui dans lequel j’ai vécu en Roumanie, en même temps c’était le style à l’époque. Tu avais passé combien de temps en Géorgie déjà?

    1. Melissa

      Oui… j’en ai vu des tous pareils à Bucarest aussi… Je suis resté 10 jours… bien trop peu…

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