Au Havre, avec Thalys et la SNCF, c’est possible!

Il y a quelque chose de romantique dans les voyages en train… le fait de rester assise, bien confortablement, alors que dehors défile un paysage comme si c’était lui qui bougeait et les passagers qui étaient immobiles… et c’est particulièrement vrai lorsqu’on est dans les douillets sièges en velours rouge du Thalys, le train à grande vitesse… Je ne sais pas si ce sont les couleurs du train, un dégradé de rouge, de carmin et de bordeaux, mais il semble se dégager de ce train une impression de luxe, à chaque fois que je le prends (moment rare, j’en profite donc). Mais pourquoi ne pourrions nous pas voyager comme çà tous les jours? J’imagine les mines réjouies et reposée au bureau… Et quand on se sent bien, on à l’impression que ça file toujours trop un peu trop vite, comme ce train de Bruxelles à Paris.

Roule, Thalys, roule!

J’ai eu la chance de la prendre à l’aube, de ces petits matins de début d’automne, frais et pur… avec assez d’humidité pour qu’une brume plonge le paysage dans le mystère, mais une fois le soleil levé, il brille avec un reste d’éclat d’été. Calée dans mon siège pour une personne, je mâchonne rêveusement un croissant… privilège de la classe Confort 1, le petit-déjeuner nous a été servi.  Je regarde les petits villages que l’on dépasse, avec cette rapidité, ca va vite, très vite! Je me demande si on a passé la frontière! Une demi-heure devrait suffire à franchir la distance qui sépare Bruxelles de l’Outre-Quiévrain. C’est finalement mon smartphone en mode vibreur qui m’annonce que je suis en France, les messages de bienvenue le font sautiller sur la tablette comme s’il avait la danse de Saint-Guy. La lumière dorée du matin noie les autres voyageurs… la plupart des hommes d’un certain âge en costard. Les habitués du Thalys doivent avoir mené leurs propres études sociologiques!

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Pas le temps de rêvasser plus longtemps, les HLM de la banlieue Nord de Paris sont déjà en vue

et quelques minutes plus tard, je débarque Gare du Nord. Pour rejoindre la Normandie, il faut se rendre à la Gare Saint-Lazare. Bam, je dégaine Metr0 (l’appli qui vous aide à trouver votre chemin en transport en commun) : direction, la station de RER et sa ligne E. C’est la fin de l’heure de pointe, et même si le RER est assez plein je trouve un sièfe au 2e étage, face à un jeune homme en costume à la beauté stupéfiante. Je regarde mon jeans et mes boots un peu dépareillées, j’ai conscience de mes cheveux que je n’arrive jamais à dompter. Ouais… c’était le mieux que je puisse faire ce matin. Devant moi, dans son beau costume, le jeune homme a des petits airs de prince du monde, on ne porte pas ce genre d’habits quand on ne veut pas arriver et pourtant… pas un sourire. Il gardera son petit air maussade jusqu’à la Gare Saint-Lazare. Il n’y a pas à dire, je suis à Paris!

A l’intérieur de la Gare, l’ambiance est différente. Une gare plutôt jolie d’ailleurs avec son mélange de façade néo-classique et son intérieure moderne. Dans le hall principal, est piano est installé, et un jeune homme aux traits asiatiques joue l’air des « Feux de l’amour ». En attendant mon train, je l’installe sur une banquette et profite du wi-fi. J’ai juste une petite demi–heure à tuer…

En train InterCités vers Le Havre

Et le voilà, justement à quai, ce train! Et je réalise: je fais mon baptême SNCF! Jamais je n’ai pris un train de ligne intérieure en France! Je souhaiterai presque une bouteille de champagne pour célébrer l’occasion! Comme Paris est le début de la ligne du train InterCités et Le Havre, le terminus, je n’ai qu’à choisir mon siège bien tranquillement et attendre que le train démarre. Évidemment, je monte au 2e étage! Et surprise, ici les sièges sont rouges… et carrossés comme des fauteuils des années 70! A première vue, il s’agit donc d’un train qui n’est pas de première jeunesse (le train du retour confirmera ce que je pensais) mais les sièges sont plutôt moelleux! Et je ne sais pas pourquoi, je me mets à penser à la Renault 25 de mon père, la plus confortable des voitures que j’ai eu le bonheur de tester… et je me dis que les designers français ont en fait tout compris au confort!

Dans le train, je suis entourée d’Américains, tous aussi excités les uns que les autres. Le Havre est un grand port de croisière et c’est le jour de l’Embarquement pour de nombreux croisièristes. Des couples jeunes ou vieux, en casquettes et baskets réglementaires, tout contents de retrouver des compatriotes, s’arrangent et papotent, qui venant de Upstate NewYork, qui de Floride ou de l’Oregon… Après la première heure d’excitation, le calme revient et la fatigue me gagne. Moi aussi, je commence à somnoler, même si j’essaie de me tenir éveillée entre quelques gorgées de soda caféiné (et sans sucre) et un chapître de « A Feast for Crows ». Si vous prenez ce train, prévoyez un petit quelque chose à boire.

A 13 heures, voilà le train qui arrive en gare du Havre, 4 heures et demie seulement après avoir quitté Bruxelles. Éric, le représentant de l’Office du tourisme du Havre m’attend près de la salle des pas perdus… J’ai hâte d’y faire mes premiers pas!

Pour aller plus loin

Une petit conseil, plus qu’une astuce: si vous aimez voyager tranquille (c’est à dire pas trop collés-serrés) évitez, si vous le pouvez, les trains du vendredi soir et du dimanche à partir de la fin de l’après-midi. Mon retour s’est effectué par le train du dimanche et ce coin de Normandie est assez fréquenté pendant les week-ends par les touristes et les étudiants. Malgré la longueur kilométrique du train, il était plein, et bien plein (avec des passagers qui auront du voyager par terre dès la première gare après Le Havre).

Merci à Thalys, Voyages SNCF et Rendez-vous en France grâce à qui j’ai pu rejoindre Le Havre. Leur participation était essentielle mais mon opinion reste libre.

Cet article a 6 commentaires

  1. Héloïse

    Grande habituée du train Paris – Le Havre, le train que tu as pris est confortable quand on se retrouve en première, mais pour la seconde classe c’est l’enfer absolu… Aucun espace pour les bagages, sièges très inconfortables (à peu près comme dans le métro parisien, alors pour deux heures, c’est un peu dur), bref, je déteste ce train à deux étages ! Les nouveaux trains corail sont mieux, ouf je tombe dessus de temps en temps 🙂

    Hâte de lire la suite de tes aventure dans ma ville d’origine 🙂

    1. Melissa

      Si tu voyais l’nconfort de certains de nos trains ici à Bruxelles! Et oui, je suis tombée sur le train Corail au retour… A l’heure des retours du dimanche fin d’après-midi. Tu me fais penser que je dois ajouter un petit appendice à ce sujet. Il était très long. Et plein à craquer!

      1. Héloïse

        Et oui c’est le problème du train du retour du dimanche : beaucoup d’étudiants qui retournent à Paris. C’est pour ça qu’ils mettaient souvent le train à deux étages à l’époque, pour y mettre plus de monde…

        1. Melissa

          C’était assez impressionant! J’ai vu pire en Italie, un vendredi soir entre Bologne et Florence. Du genre où il n’y avait même plus de place pour faire monter des passagers. On avait trouvé la parade: aller manger une tarte au wagon restaurant (car il y en avait un). OUF! 😉

      2. Jonathan

        Et même qu’une fois j’ai mis 9 heures pour faire Le Havre – Paris, mais ça c’est une autre histoire…

        1. Melissa

          Le genre d’aventure qui peut créer des amitiés, non? Tous dans la même galère! 😉

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