En train vers Prague : mon expérience avec European Sleeper

Je n’aurais pas pu rêver mieux pour arriver en République tchèque pour la première fois (oui, oui, personne n’est parfait) : je vais prendre l’European Sleeper, le train de nuit qui relie Bruxelles à Prague via Amsterdam et Berlin. Une première pour moi !

Cet article a été écrit suite à une collaboration avec European Sleeper mais les opnions de l’auteure restent libres et indépendantes. 

À 19 h 22, au lieu de me taper le train jusqu’à l’aéroport et de subir les fastidieuses formalités aériennes, j’arrive tranquillement quai 3, après un passage au supermarché pour m’acheter de quoi dîner, prête à affronter les longues heures de voyage qui m’attendent. Arrivée prévue à Prague ? Aux alentours de midi. Je trouve ma voiture et, ô bonheur, j’ai un compartiment couchette rien que pour moi !

À savoir que l’European Sleeper propose trois catégories :

  • des compartiments à six sièges (budget),

  • des couchettes de cinq lits (Classic) avec sanitaires et lavabos communs,

  • et la version la plus privative, où l’on peut dormir à trois (Comfort Standard) dans un compartiment « Classic » privatisé, ou Comfort Plus avec des lits de taille standard et son propre petit lavabo.

C’est la deuxième catégorie qui m’a été attribuée, mais en version privée.

A l’intérieur du European Sleeper

Depuis que l’Europe tente de relancer les trains de nuit, avec des fortunes diverses, les compagnies ont dû composer avec d’anciennes voitures remisées en attendant des jours meilleurs… ou la ferraille. C’est le cas ici. Les wagons sont vintage : ne cherchez pas le grand luxe, mais tout comme ils ont rempli leur rôle à l’époque, ils le font encore aujourd’hui.

Je découvre les sièges et couchettes habillés de velours bleu. Celle du haut est déjà dépliée, avec coussin, drap et couverture qui sentent bon la lessive : bon signe ! Même si je choisis de dormir en bas pour éviter de me retrouver éjectée du lit lors d’un éventuel soubresaut (souvenir du train de nuit vers la Moldavie…). Sous une rangée de sièges se trouve une échelle pour accéder aux couchettes ; sous l’autre, une table pour travailler, jouer, manger… à ajuster (pas toujours simple, mais j’y parviens après 10 minutes !). Et le train démarre, juste au moment où le soleil se couche. Je me dépêche d’aller voir où se trouvent les toilettes et les petites cabines sanitaires qui permettent le matin de se débarbouiller. Tout est y un peu étriqué, mais propre. Ça fera l’affaire.

Passé Anvers, le personnel vient saluer les passagers et expliquer le fonctionnement à bord. Pas de wagon-restaurant, hélas (ça manque cruellement, franchement), mais une petite carte de snacks et de boissons, commandables depuis son siège via QR code, permet de ne pas mourir de faim ni de soif. On peut aussi se rendre au compartiment du staff jusqu’à une certaine heure, avant la reprise du service du matin.

Je m’installe donc pour la nuit. J’ai téléchargé un film, quelques épisodes de série, et j’ai des articles de blog à écrire – sans Wi-Fi à bord, je sais que je vais être productive ! Je sors ma petite salade et la dévore devant “la télé”, alias mon écran de smartphone. Les arrêts s’enchaînent : La Haye, Amsterdam… Nous filons vers le nord de l’Allemagne et à 22h, un message du personnel nous informe le début du quiet time où les passagers sont invités à ne pas faire trop de bruit pour que tous puissent passer une bonne nuit.

Nuit et réveil dans le European Sleeper

Je n’ai même pas le temps de finir mon film que la fatigue se fait sentir. Je prépare donc mon lit, prête à essayer de dormir. Alors, je ne vais pas vous mentir : ce fut peine perdue. Mais je suis un mauvais exemple ! Votre blogueuse, Lectrice, Lecteur, fait partie de celleux qui ont du mal à s’endormir (sans parler de l’excitation du voyage). Après m’être tournée et retournée (et constaté que nous étions en Allemagne, où les rails sont bien plus propices au sommeil que les rails belges ou néerlandais !), je pense avoir grappillé quelques bribes de sommeil, ce qui n’a pas été le cas de mes voisins de wagon dont je pouvais entendre les ronflements. Je vous recommande fortement de mettre dans vos bagages des bouchons d’oreille, voire un masque pour faciliter l’endormissement.

Je finis par m’extirper du lit à l’aube, alors que le train entre en gare de Berlin. Je file vers les sanitaires pour me rafraîchir, heureusement, il n’y a pas foule et j’évite de faire la queue. Ma box petit-déjeuner (en supplément dans la classe réservée) arrive (un peu tard à mon goût) : petit pain, yaourt, muesli, jus d’orange, crackers, de quoi tartiner son pain et un café. Je n’ai plus qu’à admirer le paysage, qui devient superbe après Dresde, lorsque nous longeons les falaises de la “Petite Suisse saxonne” dominant la vallée de l’Elbe… bien différent du puissant fleuve que j’avais aperçu à Hambourg !

La Deutsche Bahn nous ayant mis en retard pour cause de travaux, nous traversons la frontière tchèque en fin de matinée. Entrer dans un pays qu’on n’a jamais visité, c’est toujours un moment spécial. Les collines verdoyantes se succèdent ; le vert des prairies et des forêts, les villages charmants et les petites villes rappellent un peu l’Allemagne ou l’Autriche… mais avec un je-ne-sais-quoi particulier. Peut-être cette langue, ces noms de lieux inconnus ? La contemplation, ça fait aussi partie du voyage.

À 13 h, une heure plus tard que prévu, j’arrive à la gare centrale de Prague. Comme une fleur, je laisse mes bagages à la consigne et file découvrir la capitale tchèque ! Une expérience que je renouvellerai, dans les mêmes conditions, pour mon trajet de retour vers Bruxelles.

À peine sortie de la gare, j’y suis déjà. Rien que pour ça, les trains de nuit méritent qu’on les prenne.

Les points positifs et négatifs de l’expérience European Sleeper

Les Plus
  • Quasi du porte-à-porte (ou plutôt de gare à gare), on part du centre-ville (à Bruxelles en tous) et on arrive en centre-ville à Prague
  • Reposant (pas de Wi-Fi, paysages le matin…)
  • Possibilité de réserver une couchette dans un compartiment Women Only
  • Ecologique
Les Moins
  • Long trajet avec possibilités de retard
  • Pas de wagon restaurant (mais ça pourrait changer)
  • Difficulté à dormir

 

Infos pratiques

  • Départ : Bruxelles-Midi vers 19 h 22

  • Arrivée : Prague-Hlavní nádraží entre 10 h 56 et 13 h selon les horaires

  • Durée : environ 14 à 16 heures

  • Classes & tarifs (aller simple jusqu’à Prague) :

    • Siège (Budget) : dès ~49 €

    • Couchette (Classic) : dès ~79,99 €

    • Sleeper (Comfort) : dès 129 €

 

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