Après deux jours de visite intense, j’ai décidé de lever un peu le pied et de prendre un peu de temps aujourd’hui… celui dont j’ai besoin aussi pour préparer la suite de mes aventures. Car on ne le dit jamais assez, lorsqu’on voyage sans itinéraire bien précis, le temps que l’on prend à se renseigner sur un pays qu’on ne connaît pas est plutôt chronophage. Il faut donc savoir faire des aménagements et lorsque j’ai terminé ma petite session, il est presque midi… sans doute idéal pour visiter un seul barrio : celui de Puerto Madero.
Puerto Madero, NYC sur Rio de la Plata
Puerto Madero, c’est soudainement se retrouver dans un Buenos Aires qui n’est pas familier… Sans doute à cause de la grande taille de la ville, on oublie que Buenos Aires doit sa raison d’être au Rio de la Plata. Ce grand fleuve se jette dans l’Atlantique à la hauteur de la ville, mais on ne le voit jamais vraiment. Malgré celà, jusqu’au XIXe siècle, il n’y avait pas de port assez profond à Buenos Aires pour accueillir des cargos qui se faisaient énormes, le fleuve n’étant pas assez profond. C’est l’homme d’affaire Eduardo Madero qui sera affecté à la construction du port. Malheureusement, 10 ans après qu’il soit terminé, le port était déjà devenu obsolète, les cargos étant encore plus grands. Un nouveau port fut construit dans les années 20 et Puerto Madero tomba dans l’oubli. Les bâtiments resteront à l’abandon et les terrains en friches, jusqu’à la veille du XIXe siècle, ou tout un plan de rénovation et de développement fut engagé. A présent, Puerto Madero est l’exposition du Buenos Aires du futur.
Pour y accéder, c’est facile ! Puerto Madero se situe juste derrière la Casa Rosada, même si une la traversée du Passeo Colon reste une aventure (quelle maladie que ces immenses autoroutes urbaines à Buenos Aires). Côté ville, on trouve plutôt des anciens docks et hangars rénovés. De l’autre côté du bassin par contre, c’est un assortiment de gratte-ciels audacieux. Ici, Buenos Aires se fait très américaine avec ces monstres de verres et d’acier, ses rues en damier et ses petits parcs coupés au cordeau. En très peu de temps, Puerto Madero est devenu un quartier prisé. Non seulement pour de jeunes entrepreneurs venus s’installer dans de grands espaces nouvellement disponibles, mais aussi par des retraités fortunés, des expats et des amoureux de l’art (pas moins de 3 musées y ont ouvert : Fortabat Art Collection, le Faena Art Center et le Museo Ernesto de la Cárcova). Je traverse donc l’un des ponts qui relie le quai ouest à est. Sur le chemin, ont trouve des grues peintes en jaune, souvenirs du passé portuaire encore tout chaud. Tout au long des quais, ce ne sont que restaurants et des bars un peu chic, un peu sans âme aussi, ou en tout cas, je les ressens comme çà tant le contraste est violent avec le « vieux » Buenos Aires. Dans les rues perpendiculaires, ce sont plutôt des studios de designers, d’architecture ou des boîtes de comm’ qui se sont installées. Dans mes déambulations, je tombe aussi sur un des musées, le Faena Art Center.
Ici, toutes les rues ont des noms de femmes : politiciennes, artistes, institutrices… C’est ainsi que l’a voulu le plan de développement de Puerto Madero. Pas étonnant qu’une des pièce maîtresse soit le Puente de la Mujer, le « Pont de la femme », unique ouvrage de Santiago Calatrava en Amérique latine. Ce pont piétonnier, tout fin et élancé est sensé représenter un couple dansant le tango (je cherche toujours la ressemblance).
Poumon vert ; la Reserva Costanera Sur
Mais le grand atout de Puerto Madero, c’est la réserve écologique Costanera Sur, un grand espace herbeux et marécageux coincé entre Puerto Madero et le fleuve qui est vite devenu le grand bol d’air des Porteños mais aussi, un coin de nidification pour de nombreux oiseaux. La réserve est assez étendue et l’accès n’est pas facile… comme l’après-midi était déjà bien avancé, je me suis contentée de me balader le long de la lagune. Une jolie promenade y est aménagée et c’était le moment idéal pour s’asseoir est déguster mon premier « choripan » (contraction de chorizon et pan), un peu comme hot-dog… mais meilleur, avec évidemment un peu de chimichurri pour épicer tout çà. Le chimichurri est sans doute la plus argentine des sauces. Elle est à base de vinaigre et mélange huile, persil, ail, origan, piment et citron (en gros) et on l’utilise copieusement sur toutes les viandes. Une tradition argentine à respecter. Pendant que j’enfourne (estomac sensible au gras, s’abstenir), mon pain saucisse, un couple de perruches sauvages vient monter la garde, au cas où j’oublierai un morceau.
Un petit moment de détente plutôt agréable loin de la circulation de folie de la vile. Pour terminer, je repasse de l’autre côté du bassin, en traversant le Punte de la Mujer. De ce côté là, deux jolis navires tous blancs sont amarrés : ce sont des bateaux musées: la Frégate ARA Presidente Sarmiento (premier bateau école du pays) et l’ARA Uruguay, une valeureuse corvette ayant fait ses classes en Antarctique. Tous les deux sont ouvert aux visiteurs mais comme tous les musées d’Argentine. Je souhaitais en visiter un; le Presidente Sarmiento, mais malheureusement, il était fermé pour une fonction privée. Il ne me restera donc plus qu’à terminer cette découverte d’un Buenos Aires inhabituel, dans un des nombreux café de bords de quai. En sirotant une Quilmès bien froide, je mets à songer à tous ces marins, à tous ces bateaux qui ont fait escale à Buenos Aires et qui par leurs contes, ont fait de cette ville une légende.
Un peu tristounet ce port… Mais ça fait parti du voyage, j’aime beaucoup m’aventurer hors des sentiers battus aussi, on y faire parfois de belles découvertes, et parfois non x) Merci de nous avoir partagé cette expérience !
Tristounet, tu trouves ? C’est peut-être à cause du temps qu’il faisait ce jour là (gris) mais c’est une partie vraiment très intéressante de Buenos Aires… mais aussi, c’est pour moi le seul endroit (avec un petit morceau de La Boca) de la ville où on sent que Buenos Aires est un grand port. En tous cas, bienvenue.
Pour y avoir été lors de mon deuxième séjour à Buenos aires (article jamais écrit sur ce quartier), j’avais adoré ce quartier .. il faisait beau , les gens étaient de sortie, bref très chouette.
sur la rive en face du bateau il y avait des sculptures de femmes très colorées
J’imagine qu’avec un beau soleil, ça devait être bien joli, Frogita. Il parait que les couchers de soleil sur les gratte-ciels sont vraiment chouette (pas de chance pour moi, il faisait tout gris).
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