Ilha Grande Magic

On the way to Ilha Grande

Il y a des endroits auxquels on est destinés…

Pour certains, cela part d’un désir que l’on a depuis longtemps. On y a pensé longtemps, imaginé y être, représenté la sensation que ça ferait de se trouver là. Et quand on y arrive enfin, c’est comme l’assouvissement d’un fantasme.

Puis il y a les bonnes surprises. Des bouts de terres où l’on tombe par hasard, dont on ne sait absolument rien mais dont au premier regard, on sait immédiatement qu’entre vous et ce coin du monde, ça va tout de suite coller.

C’est exactement ce qui s’est passé lorsque j’ai mis les pieds à Ilha Grande.

On the way to Ilha Grande

Après avoir passé une semaine à Rio dans un tourbillon de confort et de mondanité (j’y étais pour le boulot), j’avais fait ma première expérience de CouchSurfing (j’aurais l’occasion d’en reparler). Il me fallait de l’aventure! Un de mes collègues m’avait dit que ses amis lui avait parlé d’une île, pas loin de Rio, qui valait le déplacement. Après une courte enquête, je découvrais qu’Ilha Grande était une ancienne île prison transformée en réserve naturelle. Pas de voitures, pas de routes, juste l’espace laissé à la « Mata atlantica », la forêt atlantique, pour qu’elle puisse reprendre ses droits.

Pour y arriver, il fallait déjà traverser Rio en bus. Une expédition en soi… arriver à la Gare routière et retrouver le bureau où l’on peut acheter son billet de bus pour Angra dos Reis. Il faut ensuite s’extirper de la tentaculaire Rio, parcourir les voluptueuses collines vertes et les travaux sur la route de la Costa Verde… Il faudra encore affronter le stress d’arriver 15 minutes avant le départ du ferry et le fait de devoir prendre un taxi pour arriver au terminal. Vous aurez l’occasion d’en rire avec les autres baroudeurs qui partageront sans doute votre course. Vous jetterez un œil méfiant au ferry qui malgré les apparences, vous emmènera à bon port…

Vous êtes perdus sans même le savoir!

Lorsque le village d’Abbrao s’est dévoilé alors que le ferry amorçait son entrée dans la petite baie, j’ai immédiatement su que j’étais déjà sous le charme.

Sacs sur les épaules, et en tongues (j’ai vite compris l’habitude locale), j’ouvrais des yeux comme des soucoupes, avec cette fascination enfantine qui ne m’arrive que quand je découvre un endroit pour la première fois. Depuis la jetée, peu de pavés, juste le sable. Pour rejoindre ma pousada, je longe la plage. Un habitant me signale gentiment qu’elle est encore plus loin. A cet endroit, le sable n’est même plus battu… c’est comme si, pour arriver à mes fins, je devais me délester de tout reste de civilisation urbaine. Une espèce de rituel. Un peu plus loin, je mouille mon jeans afin de traverser un mini-ruisseau qui a été creusé par la mer. J’en perds une de mes tongues. Un jeune homme aux cheveux blonds décolorés de surfeur se précipite pour la rattraper avant qu’elle ne soit emportée par les vagues et me la tend avec un sourire d’une lumineuse douceur. Tout cela m’apparait comment au ralenti… Finalement, j’arrive à mon auberge et j’ouvre la petite barrière de bois qui enserre mon refuge.

Ilha Grande

Ma chambre est ouverte sur la mer, le hamac n’attend que moi, je regarde le paysage, comme éberluée… J’ai du mal à croire en ma chance. Je respire un grand coup. Le propriétaire, Monsieur Gérard, un Français qui a misé sur l’éco-tourisme, vient s’assurer que je trouve la chambre à mon goût et me file ses bons tuyaux. La nuit est déjà tombée mais après une courte ballade au village, je commande une caïpirinha, toujours dans un état second.

Le voyage fut long et je retourne vers mon havre de paix. Monsieur Gérard m’a recommandé le Café do Mar, un bar-restau à 20 mètres de la pousada et donc les chaises vont se perdre sur le sable, je commande un filet de poulet… une jeune femme est également seule, comme moi. Je me dis qu’un endroit pareil devrait être partagé. J’hésite… elle a l’air plongée dans son livre. Ma timidité me retient par les chevilles.. Je réfléchis… le pire qu’il puisse arriver, c’est que je sois renvoyée à mon plat et mon bouquin, ce qui ne changerait rien à ma situation. Je vais donc me planter devant elle et lui demande si un peu de compagnie ne la dérange pas.

Une heure et demie plus tard, nous nous quittons et je m’assois sur le sable sous le ciel austral en soupirant d’aise…

C’est ainsi qu’Ilha Grande vous jette un sort! 

Cet article a 5 commentaires

  1. fabrice

    Je note si jamais je passe du côté de Rioooo!
    L’endroit à l’heure en effet sympa!

    1. Melissa

      J’écrirai un peu plus sur le sujet… Vraiment un endroit qui a fait mouche dans mon petit cœur d’apprentie baroudeuse.

  2. Rémi

    L’endroit a l’air sympas. Je me note cela dans un coin.

    1. Melissa

      Après quelques jours à Rio (ou à São Paulo), c’est l’idéal pour décompresser et tout oublier, Rémi! De tout les voyages que j’ai pu faire jusqu’à présent (même si mon expérience est limitée par rapport à beaucoup d’autres), c’est un des coins du monde qui m’a vraiment très profondément marquée. Je te conseille les lectures suivantes: https://www.ebookers.ch/blog-voyage/2009/08/31/ilha-grande-le-bresil-cote-nature/ (en article que j’ai écrit pour eBookers Suisse) et un article tout récent sur Babel Voyages: http://www.babel-voyages.com/content/121-experience-bresil-ilha-grande-l-ile-qui-a-tout-d-une-grande

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