Promenade à Salta la Linda

Et m’y voilà enfin… Salta… dernière étape de mon périple argentin… ca fait presque 3 semaines que je suis ici et j’ai du mal à la croire! La traversée de l’Argentine s’est passée comme dans un rêve.

Pour arriver jusqu’ici, j’ai décidé d’investir dans un ticket « Cama » depuis Cordóba.  « Cama« , c’est une classe de bus super confort qui vous permet d’incliner votre dossier presqueà l’horizontale et où l’on vous sert de petits plateau repas et des snacks. De quoi faire passer un trajet de nuit un peu plus agréablement… J’arrive donc en milieu de matinée après toute une nuit sur la route à Salta dans l’extrème-nord de l’Argentine. La grande pampa s’est transformée pendant mon sommeil! Si Salta est dans une vallée, elle est entourée de montagne et c’est la porte des Andes. Et ça se sent dès mon arrivée! Le climat plus aride, les couvertures colorées, les visages… ici, la population est plus métissée qu’à Buenos Aires ou a même à Corboda… Le temps de parcourir les dix minutes qui séparent la gare routière de mon auberge et j’ai le temps de me faire une petite idée de la ville… Un air sec et chaud, une ville à taille humaine, des petites rues… je m’y sens déjà bien! « Salta la linda » (Salta la belle) est en pleine effervescence : dans quelques jours, elle accueille le passage du Dakar. Dommage, à deux jours prêts, je louperai l’événement!

Mon auberge aussi me fait le signe que j’entre dans une autre Argentine… bois colorés, effigie de lamas et dans ma chambre, des taies d’oreillers multicolore. Je commence enfin à me sentir réellement dépaysée! Après une petite sieste, je me décide à me balader : Salta n’est pas très grande et on peut s’y promener à l’aise à travers ses rues bordées de bâtiments coloniaux et de parcs.

Visite guidée…

Salta la coloniale

Mon auberge est à deux pas du bâtiment apparemment le plus photogénique de la ville : le Convento San Bernardo. Cet élégant complexe tout blanc et finalement simple, occupe tout un coin de rue et le ferme avec une église. Le couvent est presqu’aussi ancien que la ville (il date du XVIe siècle) et le soir, on y trouve souvent des couples d’amoureux, des sessions de photographies de mariage ou de « Quinceañera », ces jeunes filles qui fêtent leurs quinze ans, un événement essentiel dans toute l’Amérique latine.  Grosse fiesta, prétendants et robe de princesses… Attention, si vous êtes allergiques aux meringues, vous friser l’intoxication fatale !

Un peu plus loin, on trouve l’une des églises à ne pas manquer de Salta : La Basilique San Francisco. On ne peut pas la louper : elle est toute de rouge vêtue… et au moment de ma visite, en cours de rénovation. Quel contraste avec le couvent voisin, tout blanc et sans chi-chi. Ici, c’est le baroque triomphant qui s’exprime : depuis une façade chargée jusqu’au choeur théâtral, tout est fait pour en mettre plein les yeux… et !a marche : la basilique est inscrite au patrimoine mondial de l’UNECSO.

Le centre de Salya et le Museo de Arqueología de Alta Montaña

Le cœur de toute ville argentine, c’est sa place centrale. Avec en général une église ou une cathédrale, son vieux « cabildo » et au milieu, la statue équestre d’un héros argentin (souvent le Général San Martin). Salta n’y échappe pas ! La place principale porte le nom de Plaza 9 de Julio et est un véritable théâtre. Jour et nuit, il y a toujours de l’animation : terrasse de café bondées, vendeurs de rue, musiciens, danseurs, familles qui viennent déguster des glaces la nuit tombée, groupes d’amis qui investissent les bancs pour discuter… rien à faire : je crois que ces plazas argentines et leur convivialité vont me manquer quand je serai partie. Mais sur la Plaza, il n’y a pas que le spectacle de la vie… il y a celui de la mort. S’il y a UN musée à visiter à Salta : c’est le Museo de Arqueología de Alta Montaña. Un petit musée situé sur la place qui héberge une découverte archéologique qui est à la fois capitale; macabre et émouvante car outre tout l’histoire et des artefacts Incas dans la haute montagne argentine, on y trouve… 3 enfants. 

Les trois enfants de Llullaillaco
En 1999, des archéologues découvrent sur les momies de 3 enfants enfouis dans les flancs du volcan Llullaillaco. Ils font partie des derniers enfants sacrifiés selon le rite de la Capacocha. A la veille de l’invasion espagnole, l’empire inca est à son apogée et s’étend du Pérou au nord du Chili et de l’Argentine. La Capacocha est devenu un rite de consolidation d’un si grand empire. Des enfants, choisis pour leur beauté, étaient convoqués de différents coins de l’empire inca, on prenait soin d’eux pendant plusieurs semaines puis ils étaient emmenés à Cuzco pour être parradés devant l’Inca lors d’une grande fête. la procession reprenait ensuite le chemin du retour puis les enfants étaient emmenés vers la montagne où on leur donnait de l’alcool de maïs pour les étourdir et on les entombait, en offrande aux dieux. Certains s’endormaient et mourraient de froid, d’autres étaient préalablement assommés. Pour les accompagner dans leur voyage dans l’au-delà, on y avait disposé des figurines, des bijoux des poteries…  L’altitude, le froid et le manque d’oxygène aura contribué à retrouver des corps et des objets quasi intacts… le volcan Llullaillaco en rendra trois.

D’une manière didactique, le MAAM vous expliquera les civilisations pré-colombiennes jusqu’aux premiers contacts avec les Européens et la conquête espagnole, avec force objets (bijoux, poteries, tissus…) mais le clou de la visite se trouve dans une petite pièce plongée dans la pénombre. Dans une cage en verre, sous une faible lumière bleue, une petite silhouette recroquevillée dans une couverture de laine et serrée dans sort un visage qui semble souffrir. Tout un côté de son visage est noir, comme brûlé : c’est « la petite fille de l’éclair ». Un éclair l’avait frappé après sa mort, endommageant son visage et une partie de son corps mais le reste est remarquablement préservé. Avec elle, on avait trouvé un petit garçon du même âge et une adolescente de 15 ans. Chacun est exposé à tour de rôle… La « Petite fille de l’éclair » est peut-être encore plus impressionnante à cause de ses brûlures. Nous l’observons, à la fois fascinés et émus : sa peau, ses sourcils, ses cheveux… Qu’ont dû penser ces enfants ? Savaient-ils quel serait leur destin ? Ont-ils pleuré ou étaient ils trop abrutis par l’alcool pour se rendre compte de quoi que ce soit. A côté de moi, une mère essaie d’expliquer ce qu’elle voit à une petite fille… Comment s’y prendre pour faire comprendre çà ? Attention, les photos sont interdites dans le musée.

L’autre grande attraction de la place, c’est la Cathédrale, un énorme bonbon rose qui a la particularité d’être la dernière demeure d’un célèbre héros de l’indépendance : Güemes (si vous voyager en Argentine, vous verrez souvent son nom).  Güemes est connu pour avoir tenu tête à l’armée espagnole avec une armée de gauchos.

N’hésitez pas à prendre une siège sur la place le matin ou le soir, pour profiter de l’animation de la Plaza, ça vaut vraiment le coup !

A faire également (mais non testé par manque de temps, eh oui, quand on est paresseuse) : prendre le téléphérique qui se rend sur le sommet du Cerro San Bernardo, la colline qui domine la ville, pour une vue (apparemment) imprenable. Conseil du concierge de mon auberge : monter en funiculaire et descendre à pied pour une jolie balade.

Que manger à Salta?

Les empenadas : Je t’avoue Lectrices, Lecteur, j’ai fait une orgie d’empenadas (des chaussons remplis de viande ou de légumes). Les emepanadas saltaeñas ont la réputation d’être les meilleures d’Argentine et là… je me suis régalée, accompagnées par un petit verre de la région de Cafayate juste à côté (la deuxième région productrice d’Argentine).  Hmmm… Voyageur à budget réduit, les empanadas deviendront certainement vos amies! Maintenant, à savoir si vous êtes de l’école « cuites au four » ou « frites ».

Trois adresses:

  • la Criolita Empanadas (premier essai et BINGO, les autres tests comparatifs n’arriveront pas à la hauteur de la Criolita.
  • le restaurant du centre d’artisanat de Salta : charmant service, empenadas frites assez volumineuses
  • El Palacio  Juste à côté du Convento San bernardo. Ne fait pas que des empenadas mais aussi des pizzas

 

Les empenadas saltenas seraient les meilleures d’ Argentine. Voyons voir…

Une photo publiée par Melissa M. (@mellovestravels) le

Empenadas, suite du test comparatif. 😉 #Salta #latergram Une photo publiée par Melissa M. (@mellovestravels) le

Et comme il s’agissait de ma dernière étape argentine, impossible de quitter le pays sans y manger un dernier « biffe de chorizo ». Chose faite à la parillada « La Leñita« , sur Calle Balcarce, LA rue où les noctambules trouveront leur bonheur.

Où Sortir à Salta ?

Je suis assez partiale sur le choix d’une petite Quielmes (la bière la plus populaire d’Argentine) sur la terrasse d’un des cafés de la Plaza de 9 de Julio : le New Times (position idéale en terrasse, deux niveaux à l’intérieur) mais ne soyez pas trop pressé!

A Balcarce, vous aurez l’embarras du choix : bars, après bars, après bars… et les peñas, des dîners-spectacles que où l’on mange bien évidemment, mais où se déroulent des spectacles de danses et à Salta, si près des Andes, ce n’est pas le tango qui est roi mais bien les danses « créoles », savant mélange entre les danses espagnoles et les rythmes amérindiens. Pour des questions de budget, je n’ai pas pu assister à un de ces dîners (ce n’est pas faute d’avoir essayé de me persuader) mais si comme moi, vous devez faire attention, ne soyez pas trop déçus, vous trouverez certainement des  couples se lançant dans une chacarera (où les danseurs virevoltent et sautillent en frappant des pieds) ou une petite zamba (danse de couple qui se déroule avec un mouchoir blanc) du côté de la Plaza de 9 de Julio.

Café del Tiempo : Avec son intérieur de bois sombre et son savant fouillis, j’ai tout de suite accroché.  Le genre de café que fréquenterait votre ami musicien… d’ailleurs, il y a des concerts presque tous les soirs.

 

Que ramener de Salta ?

Si il y a UN seul endroit que vous devez visiter pour rapporter des souvenirs, c’est le Mercado Artesanal. Situé tout à la fin de l’Avenida San Martin (30 minutes de marche depuis le cente), cet énorme complexe regroupe des artisans (mais aussi des producteurs de vins ou des épiciers) et Salta peut se vanter d’avoir été la première ville argentine à proposer un tel marché. Installé dans un joli bâtiment, les boutiques sont regroupées autour d’une cour intérieure ou pousse la vigne. Vous trouverez de tout: sculptures, bijou, tissus, vins, tableaux… évidemment objets en cuirs et matériel pour chevaux. Et un sympathique petit restaurant mentionné plus haut pour vous remettre de tout ce shopping. OUF!

Sinon, lors de votre tournée des bars à Balcarce, il y a une chance pour que le marché aux puces soit ouvert ! Le long de la rue, des étals vous proposeront plein de choses, tuiles ou inutiles (les plaques en fer blanc émaillées semblent très populaires).

Mais même si les charmes de Salta sont puissants, il va falloir s’extraire un peu de la ville et découvrir les beautés d’une des plus jolies régions d’Argentine. j’ai hâte!

Office du tourisme de la ville de Salta : http://www.saltalalinda.gov.ar/

Office du tourisme de la province de Salta : http://www.turismosalta.gov.ar/

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Cet article a 5 commentaires

  1. Chrissand

    Salta, quelle belle ville et surtout une région magnifique. Dommage que tu ai eu un temps couvert.
    Je sais pas si tu as eu l’occasion de faire les boucles sud et nord de Salta, mais je t’invite à le faire! Voilà mon article sur les villages à voir :
    http://www.chrissandvoyage.com/circuits-salta.php

    @++

    1. Melissa

      Oh oui… j’aurai bien aimé m’y attarder un peu plus (4 jours seulement)! Je pense qu’il y a assez pour y passer au moins deux semaines. 😉 Je n’ai pas le permis de conduire donc, j’ai dû réserver une excursion pour aller jusqu’à Cachi. J’en parlerai ans un prochain article mais celà m’a laissé un goût de trop peu!

  2. jonthegold

    VOYAGE VOYAGE!!!! J’adore les photos. Ca me donne vraiment envie de quitter la baraque et de m’envoler vers un pays tres loin de la belgique héhé 🙂

    Super bel article! 😉

    Greets Jon

  3. chloe

    Avant, l’Amérique du sud m’intéressait peu… Mais après avoir vu des amis y aller et lu plusieurs articles à ce sujet, mes envies changent peu à peu!

    1. Melissa

      Aaaah… Chloé, mais c’est chouette l’Amérique latine… C’est immense et si divers. A la fois familier et exotique. Ça vaut le coup d’y aller. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?

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