C’est reparti sur les routes d’Ouganda ! Cette fois, direction un autre parc national : Queen Elizabeth National Park. Nous avons eu à peine le temps de nous remettre de la rencontre avec les Chimpanzés de Kibale que nous enchaînons déjà. Kibale étant juste à côté de Queen Elizabeth, les distances sont plutôt courtes et on a le temps, pour une fois.
Ce secteur de Queen Elizabeth est un drôle de paysage, fait de savane herbeuse, de quelques arbres et entourée par les Rwenzori Mountains, qui forment comme une grande barrière mais comme nous allons le découvrir, c’est bien plus divers que çà ! Des collines, de lacs, des marais et des rivières traversent le parc. En fin d’après-midi, nous voilà arrivé à notre point de chute pour la nuit : le Mazike Lodge, bien installé sur son petit promontoire surplombant la savane. Mais j’y reviendrai en fin d’article.
Le lendemain matin, alors que nous avons le loisir de dormir un peu plus tard, Emma et moi sommes levées aux aurores. Ma compagne de chambre est en forme et est déjà sur la terrasse, à profiter de l’air du matin. Je suis à peine sortie de mon lit qu’elle rentre précipitamment : « Viens voir ! ». Je me précipite dehors. La savane s’étale comme un livre d’image géant largement ouvert. Et sur la crête d’une colline, un éléphant, un éléphant qui se balade tout seul (ou toute seule) et se rapproche du lodge. Nous l’observerons longuement avant que le reste de son petit groupe ne le rejoigne. Tout est si paisible, nous pourrions rester sur cette terrasse pendant des heures mais nos estomacs grondent et les éléphants finissent par s’éloigner. Une nouvelle journée nous attend !
Rencontre aux Twin Lakes
En matinée, nous allons nous attarder un peu du côté des Crater Lakes, pour visiter quelques lodges, mais aussi pour jeter un œil sur un panorama bien connu de la région : les Twin Lakes, deux lacs séparés par une très mince bande de terre. L’un a une eau très claire, et l’autre une eau verte et trouble. Ça vaut vraiment le détour et sur la route qui mène au point de vue, nous allons rencontrer une petite famille : deux enfants, un garçon et une fille et leur maman. La mère travaille son lopin de terre et donne quelques instructions à sa fille, qui doit avoir peut-être neuf-dix ans, son petit frère semble plus regarder qu’autre chose. Cela nous rappelle que même si l’Ouganda fait de gros efforts (les écoles sont légions, une bonne partie laissée aux mains des institutions religieuses), certains enfants ne vont pas à l’école, en tout cas pas toute la journée. J’essaie d’amadouer la petite fille, les deux petits sont timides, et lui demande son nom. Dans un filet de voix, la petite me répond. Sa voix est si base que je ne le comprends pas. Je la vois partagée entre sa timidité et la curiosité vis-à-vis de ces « muzungus » qui s’intéressent à son petit frère et elle. Leurs sourires et la bonne humeur de leur maman restera un de mes plus beaux souvenirs d’Ouganda.
Kazinga Channel, le paradis des oiseaux
C’est presque pile à l’heure que nous arrivons sur le ponton pour embarquer sur un des bateaux qui naviguent le long du Kazinga Channel. Et pour une fois, il y a du monde, on dirait que cette excursion est plutôt populaire. Rien d’étonnant, il suffit de s’installer confortablement en bas ou de profiter de la vue en haut, de tenir son appareil-photo ou ses jumelles à portée de main et de se laisser porter par le bateau. C’est parti pour une longue promenade fluviale sur ce chenal qui relie le Lac George au Lac Edward.
Kazinga est connu pour avoir une énorme concentration d’hippopotames. Ils sont partout le long des berges, là où ils peuvent marcher sous l’eau sans être trop éloignés de la surface. La plupart du temps, ils restent semi-submergés dans l’eau, avec juste leurs drôles de petites oreilles, leurs yeux et leurs dos qui dépassent. Étonnamment, souvent pas très loin d’eux, on trouve les buffles. Les deux animaux les plus dangereux d’Afrique se côtoient paisiblement !
Les crocodiles du Nil sont également nombreux, ainsi que les éléphants (plutôt timides en ce milieu d’après-midi) mais ce qui fait l’attrait du parc et de Kazinga Channel en particulier, ce sont les oiseaux : échassiers, rapaces, martins-pêcheurs, des grands, des petits, des blanc, des multicolores… Tout ce que la nature a pu avoir inventé comme oiseaux se retrouve là !
Depuis le héron Goliath, à l’ibis, animal sacré du Nil, en passant par les oies égyptiennes que l’on connaît chez nous ou à l’étrange oiseau-spatule.
En voici quelques uns, et ils sont plutôt difficiles à saisir.
En bout de course, avant de faire demi-tour, nous naviguons près du Kizanga Fishing Village. Et nous tombons bien : la fin de l’après-midi, c’est l’heure pour les hommes de mettre les pirogues à l’eau et c’est bientôt tout un petit ballet de bois colorés qui envahit le chenal. Le bateau s’attarde un petit peu et je peux observer de loin le village qui s’anime. J’ai une bonne envie qu’on nous fasse débarquer mais non, nous finissons par faire demi-tour. Sur le chemin du retour, je laisse tomber les photos. Je n’ai qu’une envie après avoir passé tant de temps aux aguets pour photographier les animaux : lâcher prise ! Je pose ma tête contre l’appuie fenêtre et me laisse hypnotiser par le mouvement des vagues et le ronronnement du moteur. Enfin, mon esprit ne tarde pas à vagabonder, au gré du courant du chenal.
Une fois revenue à l’embarcadère, j’ai envie de prolonger ce moment de rêvasserie sur la berge, en attendant de rentrer dans la jeep mais la voix de Michael me tire de mes pensées : « Tu as regardé si il n’y avait pas de crocodiles ou de hippos ? ». Je pensais le voir le sourire, mais non ! Michael est vachement sérieux et me fit signe de venir vers lui. Je me dis que finalement, la vie dans la nature est pleine de dangers ! Et ce n’est pas le chemin vers Ishasha, notre prochaine étape, qui va le contredire. Nos demandes de « On peut s’arrêter là ? » se verront répondre souvent « Non ». Trop dangereux avec les animaux et cela les dérange. Quand je vois les éléphants que nous avons croisés sur le chemin, et de très près, je me dis que en effet, c’est mieux.
Comment se rendre au Queen Elizabeth National Park En voiture : si vous louez un véhicule, la route depuis Kampala via Mbarara et Busheny est goudronnée. C’est aussi le cas de la route depuis Kibale National Park. En transport en commun : Les bus se rendant à Kasese depuis Kampala passent à travers le parc ; dont les bus de la Poste (malheureusement, pas d’horaires, donc à prendre avec des pincettes) et Link. Renseignez-vous auparavant avec les lignes de bus. Depuis Kibale, vous devrez rejoindre Fort Portal (en voiture privée, matutu ou autre) pour attraper une bus pour Kasese. Où séjourner au Queen Elizabeth National Park ? C’est avec une pensée émue que je me rappelle encore le Mazike Valley Lodge. Un tout petit lodge situé en hauteur avec une vue imprenable sur le parc. Avec seulement 8 bungalow, le personnel est au petits soins ! Les bungalows ne sont pas très grands mais joliment décorés et chacun pourvu d’une belle terrasse. C’est surtout par la partie commune lounge/restaurant/bar que le Mazike Lodge brille avec un style rétro et une superbe cheminée qui trône dans le lounge. On complète le tout par une jolie piscine et tadaaa… Voilà un lodge que nous avons eu beaucoup de mal à quitter ! Tarifs, entre 175 et 230 USD par personne/nuit pour une chambre double en pension complète et boissons comprises. Et entre 265 et 345 USD pour une chambre simple. Vous trouverez d’autres options, y compris pour les petits budgets, ici : http://www.ugandawildlife.org/plan-your-trip-qenp/accommodation