1,2,3 Bruxelles ! Ou comment être un touriste dans sa ville (3) : Les Marolles

Le soleil a décidé de briller, enfin, sur Bruxelles ! Nous sommes dimanche et qui dit dimanche à Bruxelles dit Marché-aux-puces… et le plus connu des marché-aux-puces, c’est celui de la Place du Jeu-de-balle, ça tombe bien : notre visite du jour sera centré sur les Marolles ! Notre guide vient d’ailleurs nous chercher devant l’Hôtel Ibis Stéphanie et nous partons, direction Place Poelaert pour prendre l’ascenseur des Marolles. Sur le chemin, nous saluons le Palais de Justice, qui porte des échafaudages depuis la première année que j’ai mis les pieds à Bruxelles (ils ont juste descendu du dôme vers les étages inférieurs).   Après avoir admiré les toits de Bruxelles depuis la place, nous embarquons dans l’emblématique ascenseur (géré… par la STIB, la société des transports en commun bruxellois) . Avant que l’ascenseur ne fur construit, il fallait emprunter les escaliers de… afin de monter de la ville basse, vers la ville haute. Une frontière tout autant géologique que sociale. A la fin du XIXe, début du XXe, la bourgeoisie bruxelloise avait fait construire maints hôtels particuliers et villas dans ce qui était encore un peu une espèce de « campagne » tandis que les populaires Marolles restaient en rangs serrés, à l’ombre du Palais de Justice à peine construit. Une présence si imposante qui devait inspirer aux habitants des Marolles peur et respect. Finalement, il inspirât bien plus la raillerie. Joseph Poelaert, son architecte, gagnera immortalité sous le nom de « Skieve Architek » (« Salle architecte ») . Car les Marolles, c’est aussi le cœur de l’âme brusseleer de la ville… Ou du moins ce qu’il en reste…. car sauf quelques motivés, le savoureux dialecte bruxellois n’est quasi plus parlé. Le brusseleer, c’est un savant mélange de dialecte néerlandais, mâtiné de français avec quelques petites épices espagnoles (merci les années Habsbourg d’Espagne, les Marolles étaient le quartiers où les soldats espagnols étaient casernés).

Reste de ce savoureux langage les pièces du Théâtre de marionnettes de Chez Toone et quelques vieux de la vieille des Marolles qu’on trouvera dans les quelques authentiques estaminets qui restent dans le Quartier car les Marolles sont atteint d’un syndrome qui met son âme en danger: la « sablonisation ». Au fur et à mesure que les chocolatiers et boutiques de luxe évincent les antiquaires du Quartier du Sablon et qu’ils trouvent refuge ici, la gentrification, déjà en cours depuis plusieurs années, s’accélère.

Reste le plaisir de se balader sur la place, de fouiner… même s’il faut bien admettre que la qualité et la variété des objets qu’on peut y trouver à vachement baissé depuis que je le fréquente.  Néanmoins, le marché au puces reste un expérience obligatoire pour qui vient visiter Bruxelles. Si tu es courageux/se, Lectrice, Lecteur, viens-y tout de suite après l’ouverture pour y trouver les trésors les plus convoités, et soit prêt à négocier.

Juste à côté de la Place du Jeu de Balles, on trouve la Cité Hellemans, une des plus anciennes cités sociales de Bruxelles, coincé entre la rue Blaes et la Rue Haute. A l’époque où elle fut construite, cette cité était une vraie révolution! Installée dans un quartier populaire, elle apportait tout le confort moderne pour l’époque: l’eau, l’électricité, le gaz… et une cave pour chaque appartement.  Et aujourd’hui, après rénovations, ce sont toujours de logements sociaux où vieux bruxellois partagent le quartiers avec des nouveaux Bruxellois, souvent issus de l’immigration. Les Marolles gardent donc leur ancrage populaire, mais pour combien de temps?

En attendant, quelques bonnes adresses dans le quartier

Pin Pon : Installé, deviner où? Dans l’ancienne caserne des pompiers, c’est LE lieu à la mode de la place du jeu balle! En partie café, en partie bistro, en partie friterie, la déco mixe le rouge des pompiers et l’argenté de lance d’incendié. On y vient pour se délasser sur la terrasse, sous la verrière s’il fait mauvais dehors. Le lieu est très couru pour le brunch du dimanche, à réserver, donc!

Le Chaff : Directement de l’autre côté de la Place, on trouve le Chaff, étabi depuis un moment déjà. Installé dans une vieille maison, ce café-bistro réparti sur plusieurs étages est un savant mélange entre branchitude nonchalante et ambiance marolienne traditionnelle. Jolie carte et concerts réguliers. Mon bar préféré des Marolles!

La Brocante : Pour ceux qui veulent retrouver un ambiance des Marolles d’antan, c’est à La Brocante que ca se passe: vieux carrelage, chaise de bois, bières, sandwiches et une longue liste d’omelettes… J’adore venir y traîner quand j’e suis fauchée et que j’ai une petite faim post-brocante.

Aksum : Amoureux du café, Aksum est votre ami! C’est dans ce Coffee House que le café en provenance d’Éthiopie est torréfié. Oui, ca sent donc le café. Pas trop fan de la caféine? Vous trouverez aussi des infusions sénégalaise et des boissons au baobab. Que je n’ai pas eu l’occasion de tester, parce que j’aime trop le café.

Al Jannah : Faim d’exotisme? Al Jannah est un des restau/Snack libanais les plus réputé en ville. Bon, pour le cadre, on repassera (ça ressemble plus à un snack qu’à un restau) mais les prix sont sont modérés, les produits frais, on est généreusement servis et avec le sourire. Que ce soit pour une petite showarma seul(e) ou partager des mezzes entre potes, c’est toujours le bon plan.

Stefantiek : Entrer dans l’énorme magasin de Stefanantiek rue Blaes (il y a une autre implantation Place de la Chapelle), c’est comme pénétrer dans le monde d’Alice au Pays des merveilles. pendant longtemps, c’est même un carrousel au complet qui trônait dans l’entrée de la boutique car ici, on n’est pas seulement dans la simple exposition d’antiquité, tout est mis en scène! Des lampes, des bureaux, des chaises,  des portes et surtout, les fameuses plaques numérotées qui sont un des signes distinctif de la boutique, il y a de quoi avoir le tournis! Prévoyez quand même un beau petit budget si vous souhaitez acheter. Sinon: plaisir des yeux!

Marché bio des Tanneurs : LA jolie découverte de cette matinée avec notre guide, c’est le Marché bio à l’intérieur de l’atelier des tanneurs. Centre d’entreprise pendant la semaine, le dimanche, sa cours et son énorme espace couvert laisse place à un bien joli marché du bio où les gens du quartier et les familles à vélo viennent remplir leurs paniers. une chouette ambiance détendue, certes un poins pittoresque que le grand marché du Midi, mais au moins, on ne s’y marche pas dessus (et s’il pleut, on est à l’abri).

Comme quoi, même une Bruxelloise d’importation re-installée depuis 9 ans peut encore être délicieusement surprise, à deux pas de chez elle.

Cette jolie ballade dans les Marolles est faite en collaboration avec Ibis et Visit Brussels pour la ballade, mais les opinions de l’auteure lui reste bien entendu propre.

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