Une journée idéale à Bruxelles

Vous n’avez jamais visité Bruxelles ? Vous n’avez qu’une journée complète pour voir les indispensables de la capitale belge ? Une fois n’est pas coutume, Lectrice, Lecteur, je t’emmène en balade chez moi, dans ma ville, pour une journée idéale à Bruxelles.

Le matin : Flâner et chîner dans les Marolles et la Bruxelles royale

Aaah, les Marolles… C’est le cœur de l’âme bruxelloise… il reste ce quartier populaire qu’il était depuis le temps de Breughel !  Dès les petites heures, le marché aux puces s’installe sur la Place du Jeu de Balle. Un joyeux bric-à-brac où l’on trouve de tout et même les objets les plus incongrus (me suis toujours demandé pourquoi vendre des diapositives). On s’attarde aux étals, on marchande… mais surtout, on va prendre son petit déjeuner (en terrasse, si la météo capricieuse du Plat Pays le permet) mais on te recommande le Chaff (et son intérieur tout en escaliers) ou La Clé d’Or, qui ouvre TRES tôt le matin, un des cafés historiques de la place. Ne manquez pas non plus la charmante rue du Renard, une petite rue piétonne remplie de chouettes adresses comme Foxhole Vintage ou le café Het Warm Water.

En parlant de vintage, Bruxelles en est une des capitales et si vous ne devez faire qu’un seul magasin, alors il ne peut être que celui de Bernard Gavilan, l’empereur de la friperie depuis le début des années 90. Il possède plusieurs boutiques dans les Marolles (le quartier où il a grandi), mais le principal se trouve Place du Jeu de Balle, à côté des Bains de Bruxelles (la piscine communale). Une vraie caverne d’Ali Baba qui couvre les années 1900-1990 !

Les rues Blaes (qui mènent à la place) et rue Haute sont pleines de boutiques d’antiquaires où il fait bon flâner et baver devant les objets d’antan ! Parmi mes préférées, ne fut-ce que pour le plaisir des yeux, je mentionnerai Haute Antique 207 (rue Haute) et le Passage 125 (rue Blaes) qui a une spécialité dans la vente de vitraux.

Avant de rejoindre la rue Haute, on peut se balade à travers la Cité Hellemans, une des plus anciennes cités sociales construites à Bruxelles (et qui a toujours gardé sa fonction). Ses briques rouges et son architecture harmonieuse m’ont toujours fascinée.

 

Je prendrais la rue Haute pour rejoindre l’ascenseur des Marolles et monter vers la place Poelaert où se trouve un monstre : le Palais de Justice.  Un des plus grands bâtiments civils au monde, le Palais est évidemment ouvert au public (en semaine) et allez jeter un coup d’œil à sa salle des pas perdus vaut vraiment le coup d’œil. Le gigantisme et la débauche de styles différents font du Palais un lieu propice à la création de légendes (je te recommande de passer chez Brüsel pour acheter la BD… « Brüsel » de François Schuytten).

Après cette courte visite, on admire le panorama sur Bruxelles qu’offre le balcon de la Place Poelaert avant de prendre la longue rue de la Régence. En chemin, on salue le charmant Square du Petit-Sablon et l’église Notre-Dame du Sablon (sans doute la plus belle église gothique de la ville) pour atterrir à la Place Royale. Dépendant de tes envies (c’est toi l’invité(e)), on continuerait vers le Palais Royal et le Parc pour une pause verte ou on prendrait directement le Mont des Arts pour redescendre vers le bas de la ville, en passant par les Galeries Saint-Hubert, une des premières galeries couvertes d’Europe. C’est le royaume du luxe et des chocolatiers. 

Le midi : le Centre de Bruxelles, Sainte-Catherine et le canal

Une petite pause s’impose ! On se dépêche de traverser le Boulevard Anspach pour rejoindre le quartier Sainte-Catherine et la Place du même nom pour aller manger des croquettes de crevettes chez Noordzee. Stand à poissons/fruits de mer, on y mange debout, au comptoir ou sur les tables disposées sur le trottoir. Ambiance conviviale et fraîcheur du produit sont la clé du succès (et on arrose çà d’un bon petit vin blanc). Si tu préfères les frites, Lectrices, Lecteurs, juste à deux pas, tu trouveras Chouke, probablement la meilleure friterie de tout le centre de Bruxelles. Sans aucune contestation possible.

Les jambes sont décidément fatiguées ? La pause peut se prolonge au Monk, s’il fait mauvais ou à la terrasse du Markten, à l’ombre des platanes.  Prêt pour d’autre aventures ?  A travers le dédale des rues, on retomberait sur la rue des Chartreux, une des plus jolies rues du centre pour une nouvelle pause shopping vintage chez Isabelle Bajart avant de rejoindre la charmante Place du Jardin aux Fleurs.  C’est ici qu’on trouve un des restos les plus typiques de la ville : « In’t’ Spinnekopke ». Il faudra y revenir…

A partir d’ici, je laisse nos pas nous guider à travers un quartier méconnu : celui des Fabriques. Tout proche du canal, ce quartier a vu se construire de nombreux ateliers et hangars qui furent longtemps laissés pour compte. Lieux qui commencent maintenant à être investis par une nouvelle population en quête de logement. En empruntant la rue Notre-Dame-du-Sommeil, on passe plusieurs bâtiments intéressants :  les anciens ateliers de Maroquinerie Delvaux (marque de luxe qui existe toujours, vous l’avez peut-être vu dans les galeries Saint-Hubert) des numéros 12 à 22, l’ancienne Brasserie de l’Etoile et sa cheminée (devenue le studio du Kaaitheater, un théâtre flamand assez avant-garde) et à la fin de la rue, un ensemble de maisons ouvrières, parmi les premiers exemples de logements sociaux de la fin du XIXe siècle.

La rue déboule sur le Canal. Cela m’aide à me rappeler que Bruxelles est une ville d’eau. Même si on a enterré la Senne, sa seule rivière, même si le quartier du canal a encore une mauvaise réputation. Et pourtant… on voit les signes de changement ! Même sur l’autre rive, à Molenbeek… « Molem » pour les intimes. On ne peut pas manquer de voir l’immense Brasserie Bellevue, de l’autre côté du Canal, maintenant complètement réaffectée. L’essentiel du bâtiment est occupé par l’hôtel Meininger, une chaîne d’hôtel-auberge berlinoise. De par son ADN berlinois, cet hôtel a vraiment trouvé sa place dans ce bâtiment industriel et son quartier urbain. Si vous traversez le pont pour voir le bâtiment de plus près, pourquoi ne pas faire un petit arrêt au bar qui a conservé la brique brute et la cheminée de la brasserie (avec une gueuze ou une kriek Bellevue, bien évidemment).

Vous n’aurez probablement pas le temps de le visiter si vous suivez mon itinéraire mais si vous l’aimez l’art contemporain (et particulièrement le cyber art, street art…), n’hésitez pas à revenir sur le site pour visiter le MIMA, le musée des arts iconoclastes, installé dans un des bâtiments du complexe de la brasserie.

Après ça, je reprendrai la route pour longer le Canal vers la Porte de Flandre et emprunter la rue de Flandre où de multiples bars, restaurants et boutiques ont ouvert (boutiques vintages, caves à vin, magasins de déco…) Je ne manque jamais d’aller faire un tour dans celle qui est ma rue préférée : la rue de la cigogne. Une petite rue toute étroite à l’allure médiévale et qui a heureusement survécu aux grands chamboulements urbanistiques. Et à chaque fois, je rêve encore d’y habiter !

Il est l’heure de goûter et une petite faim se fait sentir ? Faîtes un crochet chez Gaston, sur l’ancien Vismet (le marché aux poissons). C’est un glacier mais qui prépare également de délicieuses gaufres. Plutôt envie d’une glace justement ? Celles de Gaston sont délicieuses, bien sûr mais je préfère celles de l’Atelier Sainte-Catherine, juste un peu plus bas sur le même trottoir en direction de l’église. Vous éviterez la file interminable devant Gaston qui s’allonge dès les beaux jours. C’est aussi une chocolaterie qui propose ses propres productions mais aussi, celles de Frédéric Blondeel, un des meilleurs chocolatiers bruxellois.

Et nous voilà revenus Place Sainte-Catherine.

Bruxelles à l’heure de l’apéro

Il est l’heure de prendre l’apéritif ! A pas lent, on se rend au Quartier St-Jacques, Au Soleil. Le Soleil, c’est l’un des cafés mythiques de la ville. Et le carrefour du Marché au charbon, avec ses rues étroites et sa belle église baroque lui donne des airs de place de village.  S’il fait bon, on se place sur l’une des plus jolies terrasses de la ville et s’il pleut, on profite de l’atmosphère unique de ce bistro où j’use mes fonds de jeans depuis que je suis étudiante.

En alternative, les plus branchés iront boire un cocktail juste en face au Fontainas où gay et hétéros se soûlent gentiment en chœur. Les curieux et amateurs de bière se rendront au Moeder Lambiek 2, Place Fontainas, tout au bout de la rue. Antenne centrale d’un des plus célèbres bars à bière de la capitale, le bar a une liste de bières « invitées », belges ou pas, rares et qui vous seront conseillées selon vos goût par un staff au fait de son affaire. Attention, pas de cacahuètes à grignoter… mais bien des grains de blés au four. 😉

Vous pensez que la Grand-Place est un piège à touristes ? Ça dépend où vous allez et pourquoi se priver de dîner sur le joyau de la capitale belge ? Enfin… au moins dans une ses caves pour quelques bonnes spécialités belges : t’Kelderke

Toujours dans la tradition belge, mais en plus funky (et accompagnée dans mes déambulations par un groupe de potes), sans doute irais-je au Zotte Mouche, un café-restaurant festif qui sert des plats de grands-mères, et typiquement belges : vol-au-vent, carbonnades, chicon au gratin et mon préféré, le poulet-compote.

Bruxelles by night

Voilà le soir et j’ai le sortant. Toi aussi ?  On consultera l’agenda… Envie de culture alternative, j’embraierai pour le Recyclart, Centre culturel populaire installé près du Canal, un peu plus bas que le Meininger où on naviguerait entre expos, concert ou séance de ciné, dépendant de ce qu’il y a programme. Envie plutôt de faire la fête, alors ce sera Madame Moustache et son ambiance de carnaval ambulant avec sa sélection pointue d’ambiance musicale toutes plus diverses les unes que les autres (une soirée italo-disco, ça te dit ?) et si jamais la baraque est pleine, il reste le bon vieux plan du Café Central. Bar le jour, discobar la nuit, la porte est toujours ouverte et la moiteur légendaire du lieu nous collera tout autant à la peau que les beats électroniques qui vibrent jusque à sa minuscule terrasse.

Envie de quelque chose d’un peu plus calme ? Alors rendez-vous chez LIB, mon bar à cocktail préféré. Pas de décor prétentieux mais un lieu où on se sent bien et où les créations d’Harouna, Karoline et leur équipe se dégustent comme des plats. Si vous n’êtes pas trop branché.e cocktails mais plutôt bières (on est à Bruxelles), quasi en face de LIB sur la rue Dansaert se trouve la taproom originale de Brussels Beer Project, la micro-brasserie un peu fofolle et véritable success story (ils ont ouvert un bar à Paris et à Tokyo).

Il vous reste assez d’énergie ? Bien ! Nous allons terminer la soirée à l’Archiduc, bar des bars, le deuxième salon du regretté Arno. Pour entrer, il faut sonner à la porte mais là, tu découvriras son somptueux décor art déco, son bon son entre jazz, acid-jazz et funk, ses cocktails bien balancés (fais-moi confiance, commande un pisco sour) et sa faune bigarrée de noctambules un peu décadents.

L’ambiance chaude de chez chaude aura fini de nous achever… on va prendre l’air et la Grand-Place n’est pas loin… Une Grand-Place désertée de ses touristes, belle et offerte. S’il ne fait pas froid, on va se laisser tomber sur ses pavés et papoter encore un brin avant de rentrer (sans avoir oublié de saluer Manneken Pis, enfin débarrassé de tous les touristes).

Parce que cette journée, idéale, elle se doit se terminer sur la plus belle place du monde.

Cet article a 9 commentaires

    1. Melissa

      Quand tu reviens en Europe, Kevin, passe nous voir.

  1. tiphanya

    Que tu donnes envie d’aller à Bruxelles. Je n’y ai fait que des passages express et ne connais donc aucun des endroits que tu présentes. Mais justement la Belgique pourrait de nouveau être au programme cette année. On verra bien !

    1. Melissa

      La bienvenue quand tu veux, Thiphanya. Faut juste faire signe. ????

  2. LaDivia

    Wow ! Un topo assez complet qui donne envie d’aller visiter Bruxelles ! Merci pour les bonnes adresses, je saurai en faire bon usage le jour où je m’y rendrai.

    1. Melissa

      Et je me ferai un plaisir de t’accueillir !

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