Visiter Pärnu, la capitale de l’été en Estonie : un guide complet

Me voilà à nouveau dans un bus en direction d’une des autres grandes villes d’Estonie : Pärnu, surnommée la capitale de l’été et vous verrez qu’on comprend vite pourquoi ! Le véhicule file vers le sud-ouest et la côte de la Mer Baltique. Après une découverte plutôt intense de Tartu, j’ai hâte de me retrouver dans une ambiance de station balnéaire, plus tranquille, plus relax. D’autant que le doux soleil de mai brille de mille feux et que ça va rester comme ça pendant les deux jours où je serai là. Je ne savais pas qu’en fait, visiter Pärnu (qu’on prononce Pérnou) réserve bien plus de surprises que ses villas de la Belle-Époque et que sa plage.

Un peu d’histoire

Pärnu, c’est d’abord une ville stratégiquement posée, à l’embouchure du fleuve du même nom et de la mer Baltique. Idéal pour en faire un port appréciable. Elle a suivi la destinée de qui est aujourd’hui l’Estonie : la croisade des Chevaliers Porte-glaives allemands où elle gagnera son premier nom de « Pernau », leur domination, le « bon vieux temps du roi de Suède », la longue ère de l’Empire russe, la première indépendance estonienne, l’assimilation forcée au sein de l’URSS et enfin, la seconde indépendance. Depuis le tournant du XXème siècle, sa plage bordée de pinède est devenue un lieu de cure et de villégiature, jusqu’à aujourd’hui. L’été, les Estoniens et voisins baltes (avant que les Russes de Russie et les Biélorusses ne puissent entrer dans le pays) viennent remplir ses étendues de sable blond clair. Et il fait bon y barboter car la baie de Pärnu est peu profonde et chauffe vite mais je ne suis qu’au milieu du printemps et quand je descends de mon bus pour traverser la ville et rejoindre mon logement, il y fait relativement calme.

Découverte du Vieux Pärnu

Je n’ai que le temps de déposer mes valises, et me voilà déjà en train de battre le pavé de la vieille ville. Car voici la première surprise qu’elle me réservait : Pärnu, est en fait deux villes en une : un centre ancien, dont les plus anciens bâtiments datent de l’âge d’or de la Ligue Hanséatique, et une ville nouvelle, qui a poussé entre le centre et le parc de la plage, née du boom du tourisme balnéaire, remplie de délicieuses villas. Je vais attaquer tout ça de manière chronologique en commençant par la vieille ville. Pärnu étant petite, il vous sera facile de parcourir l’une ou l’autre en quelques heures.

La balade démarre devant l’Hôtel de ville. Cette ancienne maison marchande de style baroque construite à la fin du XVIIIe siècle, était assez prestigieuse que pour devenir l’Hôtel de ville. Devenu obsolète au XXe, un nouvel hôtel de ville fut construit en 1911, sur le côté nord de l’ancien. Mélangeant style néo-baroque et Art nouveau et construit en pierres grises, il semble au premier coup d’œil plus ancien que son voisin qui abrite maintenant la Galerie municipale de Pärnu. Pas loin de là, on ne peut pas louper les tours de l’église Sainte-Catherine. Elles sont parmi les plus beaux exemples d’architecture baroque en Estonie. Financée par l’impératrice Catherine II, elle est le lieu principal de culte de la population russophone de la ville.

Au début de Rüütli Street, la grande artère piétonne qui traverse le Vieux Pärnu, se trouve une maison historique, datant de 1681 celle de Christoph Heinrich Mohr, un riche marchand et échevin de la ville. Si la maison a été agrandie, et rénovée au XIXe siècle, vous aurez l’occasion de jeter un œil au grenier à blé et sa poulie. Cette vénérable maison, qui accueillit le Roi Carl II de Suède et l’impératrice Catherine II de Russie, abrite aujourd’hui des appartements mis à la location pour les vacanciers. Dommage que l’intérieur ne soit pas aussi atmosphérique que l’extérieur. Si ça vous intéresse, la demeure est à vendre !

Dirigeons-nous à présent du côté opposé de Rüütli vers la Porte de Tallinn. Cette majestueuse porte rose, seule survivante du mur d’enceinte de la ville, est un des bâtiments emblématiques de Pärnu. C’est aussi la seule porte à remblais préservée de tous les Pays baltes. Côté ville, la décoration est plutôt simple mais côté extérieur, l’arche est surmontée par les armoiries de la ville.

Revenons vers le centre-ville via Kuninga Street. Vous remarquerez que la plupart des maisons sont construites plus ou moins sur le même modèle : de solides bâtisses de deux étages aux toits pentus avec une entrée surélevée flanquée d’une paire d’escaliers pour y accéder. Pas étonnant ! Le fleuve n’étant pas loin, on construisait légèrement en hauteur pour éviter que la partie habitation de la maison ne se retrouve inondée par des crues. Faîtes un léger détour sur Vee pour admirer la taverne Postipoiss. C’est un restaurant depuis les années 70 mais ce ne fut pas toujours le cas. A l’origine, il s’agissait d’une boucherie russe. Dix ans plus tard, en 1844, elle fut transformée en relais de poste, dont elle a gardé le nom.

Un peu plus loin sur Kuninga, prenez un moment pour visiter l’église Ste-Elisabeth. Cette belle église luthérienne de style baroque porte le nom de la sainte-patronne d’Elisabeth Ie, impératrice de Russie, qui avait alloué à la ville une somme pour sa construction. Très aérée et harmonieuse, une de ses pièces maîtresses, c’est son orgue, un des meilleurs du pays et peut-être comme moi, vous tomberez sur un concert (c’est souvent le cas dans les églises luthériennes en Estonie).

Le Parc Lydia Koidula et Rüütli Square

Continuez sur Kuninga, passez l’Hotel Victoria jusqu’au Parc Lydia Koidula. Ce petit espace vert honore l’une des figures fondatrices de la littérature estonienne. Poétesse, écrivaine de théâtre, Lydia « de l’aube », son surnom, est née Janssen. Bien qu’issue d’une famille de germano-baltes, son père sera le premier à lancer un journal estonien à Pärnu. C’est d’ailleurs pour son père qu’elle commence à écrire avant de se lancer seule. Elle deviendra un peu la mère des écrivains estoniens, à l’époque où l’éveil national commence.

On prend le temps de saluer sa statue avant de continuer vers l’impressionnant complexe de l’ancien lycée pour garçons, tout de briques rouges et de style classique. Elle a gardé sa fonction de lieu d’enseignement, mais d’école primaire, cette fois tandis qu’une partie fut convertie en gymnase pour les écoles du centre-ville.

Prenons ensuite la direction de Rüütli Square, en passant brièvement devant l’église orthodoxe de la Transformation du Christ. Derrière cette vaste place, vous verrez un grand bâtiment tout blanc et contemporain, le Pärnu Hotell. C’était le site du Théâtre Endla d’où fut proclamée la première Déclaration d’indépendance estonienne le 23 février 1918. Un monument et un grand drapeau estonien commémorent l’événement. C’est l’un des rares ornements, avec une fontaine, de cette place toute neuve, une grande esplanade créée pour des évènements publics. Tout le côté nord de la place est occupé par l’énorme bâtiment de la banque, construit dans un style un peu sévère en 1939. La première gare de Pärnu était aussi située ici et le souvenir de la première ligne de chemin de fer à voie étroite est suggérée par une ancienne locomotive avec son wagon en bois.

Au coin des rues Rüütli et Ringi, vous ne pourrez pas louper un joli bâtiment rose de style classique : l’ancien collège pour fille, le premier des bâtiments à avoir été construit en dehors des murs de Pärnu. A l’époque soviétique, l’école est devenue un club pour les les officiers stationnés en ville et c’est à présent une… boîte de nuit un peu rétro (on aime la musique des années 70 et 80 ici).

La Tour Rouge et Seegi Maja

Enfin, nous arrivons au bout de notre visite du Vieux Pärnu avec deux bâtiments qui comptent parmi les plus anciens : le Tour Rouge et Seegi Maja (L’Aumônerie), les deux constructions les plus anciennes de toute la ville. La Tour Rouge est tout ce qui reste, avec la Porte de Tallinn, du mur d’enceinte de la ville hanséatique de Pärnu, construit au XVe siècle. Elle était à l’origine beaucoup plus grande et comprenait 4 étages, dont une prison. Elle n’en n’aura gardé que trois. Elle fait désormais partie du Musée de Pärnu et on y trouve un cinéma panoramique qui raconte l’histoire de la ville. Malheureusement pour moi, elle était déjà fermée quand j’y suis arrivée. Fun fact : elle s’appelle la « Tour Rouge », non pas à cause de son toit en tuiles mais parce qu’à l’origine, elle était recouverte de granit, à l’intérieur et à l’extérieur.

Un peu plus loin, la Seegi Maja, l’ancien hospice de l’église du Saint-Esprit. Si les premières fondations datent du XIVe siècle, son apparence actuelle est celle qu’il avait au XVIIe siècle. Si vous voulez faire péter le budget, l’Hotel St-Petersburg s’y trouve et promet un séjour plein de charme. Leur resto a également une excellente réputation.

Vers la plage de Pärnu

Même si je suis fatiguée, j’ai trop envie de voir la mer et je me mets à tracer pour rejoindre la fameuse plage de Pärnu. A quoi peut bien ressembler ce lieu de villégiature qui semble si prisé ? Il faut bien une vingtaine de minutes pour y arriver, la ville balnéaire, ses rues bordées de pins et ses villas créant comme une espèce de zone tampon entre le Vieux Pärnu et la plage. Sous un soleil déclinant, m’y voici enfin ! Elle est plus petite que je me l’imaginais mais son sable est fin… Je me dépêche d’aller me mettre les pieds dans l’eau, pour ressentir la température de la Baltique. Surprise, l’eau est plutôt chaude pour un mois de mai ! Voire très chaude. Pas étonnant : en fait de Baltique, nous sommes dans une baie et la baie de Pärnu est peu profonde sur une longue distance, je pourrais marcher au moins dix mètres avant de mouiller le bas des mollets ! Ça en fait une plage parfaite pour les familles ! Je respire l’air iodé à plein poumons… demain, j’aurai l’occasion d’en profiter encore plus mais pour le moment, alors que le soleil décline, une ambiance nostalgique semble règner sur la plage. Peut-être se languit t’elle de ses vacanciers ? Patience, ils ne vont pas tarder !

Sentier de la jetée de Pärnu

Le lendemain, c’est sous un soleil radieux que je me réveille pour explorer le quartier balnéaire de Pärnu et ça tombe bien : le départ du circuit commence justement là où je loge : au yacht club ! C’est ici que démarre le sentier longeant le fleuve, jusqu’à la baie et sa jetée en pierre.  La marina, en ce samedi matin, est en pleine activité ! On s’active sur les yachts ou les catamarans : on astique, on répare ou on se prépare à partir. J’ai rarement vu une marina aussi active.

Le contraste est assez saisissant entre des bords de fleuves remplis de bateaux, une rive opposée qui semble dédiée à l’industrie et des prairies inondées qu’on surplombe sur un sentier surélevé tout en bois. C’est tout simplement délicieux, jusqu’à ce qu’on tombe sur une sculpture de poisson composée… de déchets, afin d’attirer l’attention sur la pollution des eaux. Rappelons que la Baltique est une des mers les plus mal en point du monde, côté environnement. Même si ses eaux bleues donnent le change.

Enfin arrivée sur la plage (la promenade est plus longue qu’il n’y parait), je me décide à essayer de marcher sur les pierres de la jetée de Pärnu et d’entreprendre la longue marche d’un kilomètre et demi, jusqu’au bout. Je n’aurai même pas parcouru 25 mètres. Premièrement, marcher sur ces pierres glissantes et inégales n’est pas spécialement facile mais en plus, sans doute déstabilisées par les changements de hauteur due aux pierres placées à différents niveaux, j’ai été prise de vertige. Ce genre de vertige qui vous désoriente complètement et vous paralyse. J’ai donc dû abandonner le projet, fâchée contre ce corps qui me lâche de manière aussi soudaine.  La légende raconte que si un couple d’amoureux parcourt ensemble la totalité de la jetée et s’embrasse en arrivant au bout, leur amour durera toute la vie.

La construction de la jetée en elle-même fut assez épique. A l’époque, l’Estonie fait partie de l’Empire russe et les marchands de Pärnu pétitionnent la Tsarine Catherine II pour la construction d’une jetée qui permettrait d’agrandir l’estuaire du fleuve et d’éviter son ensablement. Pétition acceptée par la Grande Catherine, il faut donc se mettre au travail. Ce furent d’abord de gros rondins d’arbres qui furent utilisés mais la solution s’avère précaire. On décide alors de construire quelque chose de plus permanent, en pierre. En 1863, les travaux démarrent en plein hiver, alors que la baie est solidement gelée. On marque l’emplacement des pierres sur la glace, on place des « patrons » fait de branches de bouleau là où l’on doit poser les pierres et les premières pierres, issues du mur d’enceinte de la ville, qui venait d’être démoli, formeront la base de la jetée. Au printemps, à la fonte des glaces, les pierres n’avaient plus qu’à couler. Et voilà, le travail ! Il faudra quand même 6 ans pour en arriver au bout mais la jetée permit une grande expansion du commerce pour la ville.

Rannapark, le parc de la plage et la ville balnéaire

A partir de là, on peut rejoindre le Rannapark, le Parc de la plage, et là, je vais découvrir un étrange sport. Des gens se baladent en tirant une espèce de grand étui à roulette. Ils sont en groupe, mais chacun, ou presque, ont le leur. A l’intérieur ? Des frisbees. De différentes tailles et de différentes couleurs. Quelqu’un en tire un et semble viser un point. Les autres participants aussi ont l’air d’évaluer distance et angle. Ça ressemble furieusement à du golf. Et c’est bien ça ! Cette discipline est un croisement entre le frisbee et le golf et je croise en fait une grosse compétition. Le parc est envahi de joueurs, ce qui fait que je ne pourrai pas l’apprécier comme je le souhaiterai.

Au-delà du parc, en direction de la vieille ville, c’est le royaume des villas, dont de nombreuses sont en bois et de style Art Nouveau. Tout n’est qu’ordre et beauté ici : rue en damier, maisons rutilantes, jardins bien entretenus… On se prête à rêver d’habiter dans l’une d’elle et s’il fallait n’en retenir qu’une, ce serait la Villa Ammende.

Ce joyau du patrimoine estonien fut commandé par Hermann Leopold Ammende, un riche marchand germano-balte qui n’avait pas trouvé de lieu assez digne pour y marier son unique fille, Ellen (il avait 5 autres garçons) qu’il aimait tendrement. Qu’à cela ne tienne, il le fera construire. En un an, cette splendide villa fut achevée. On ne peut pas manquer la tour qui flanque la villa. Une charmante attention pour Ellen qui pouvait y guetter le retour de son marin de mari. La famille Ammende quitte la villa après la Première Guerre Mondiale et la villa connaîtra bien des vicissitudes avant d’être admirablement restaurée et transformée en restaurant et hôtel de charme. Crois-moi, Lectrice, Lecteur, j’ai bien essayé d’y dormir mais il n’y a pas des tonnes de chambres et tout était complet (j’étais prête à faire un peu péter le budget). J’ai aussi voulu y prendre le thé mais pas de chance : elle était louée pour un événement. J’ai malgré tout pu jeter un œil au lobby et me faire un peu péter la rétine. Le parti-pris semble avoir de mélanger des meubles d’époque (ou d’apparence de l’époque) avec des pièces contemporaines. Il faudra que je revienne à Pärnu pour le confirmer. 😆

Villa Ammende

Mere blv 7,

Pärnu 80012, Estonia

Me voilà enfin sur la plage ! La température est douce, le sable beige luit au soleil, le bruit des vagues, tout doux car nous sommes dans une baie, m’invite à me poser un moment… mais pas le temps, le boulot d’abord. Je soupire… Je ferai une pause sur le chemin du retour, d’abord, dire bonjour à l’ancien Kuursaal.  L‘ancien casino est un des souvenirs laissés lors boom balnéaire d’entre-deux-guerres par O. Siinmaa, considéré comme « l’architecte de Pärnu ». Seules ses jolies façades décoratives ont été préservées (et encore, seule une partie a été rénovée). L’intérieur a été complètement remanié et abrite le plus grand pub d’Estonie (pas encore ouvert lors de mon passage).

Ne loupez pas non plus l’Hedon Hotel et Spa. Il est symbole à lui tout seul de pourquoi Pärnu est devenue une ville de loisirs. Construit dans les années 30 par Olev Siinmaa, ce mini-palais fut imaginé comme lieu de cure au dessus de bassins de bain de boue. C’est donc aujourd’hhui un hôtel, et pas le seul à Pärnu puisque les touristes sont nombreux à venir se faire soigner en ville, ou juste se relaxer dans l’un de ses spas.

La Promenade de la plage et le sentier des prairies inondées

Si vous cherchez de l’animation du côté de la plage, n’allez pas plus loin que la Promenade de Pärnu. Cette rue piétonne court le long de la plage et est un des lieux les plus animés de la ville avec ses bars et restaurants tout proches, surtout l’été. Encore un coup de malchance, des rénovations de la promenade s’achèvent et je ne la verrait pas dans toute sa gloire. Contre mauvaise fortune, bon cœur, je poursuis mon chemin les pieds dans le sable et double quelques rares promeneurs, de personnes à vélo qui se reposent avant de repartir… Je croise également deux bâtiments d’Olev Siinma : la Beach House et le Rannahotell (littéralement, « Hôtel de la plage »), un des hôtels mythiques de Pärnu, tous les deux de style fonctionnaliste, même si l’hôtel est plus élégant. Jusque dans les années 1990, c’était un centre de cure.

J’arrive rapidement à la fin de la plage (elle n’est pas très grande) et de là, on peut accéder à un chouette petit circuit à travers des prairies inondables qui jouxtent la plage. On peut visiter cette aire protégée grâce à un sentier en bois surélevé. L’été, on amène des vaches paître pour entretenir naturellement les lieux (encore une fois, j’ai loupé le coche !). C’est vite devenu un lieu de nidification pour les oiseaux mais aussi les amphibiens. D’ailleurs, si vous vous y balader à la belle saison, les chants des batraciens sont assourdissants. La boucle du sentier n’est pas très longue (600 mètres) et s’élève graduellement jusqu’à une tour d’observation avant de redescendre vers le point de départ. Bon point : il est accessible au PMR.

Ma promenade achevée, je peux enfin me poser sur la plage ! Sous le soleil de début d’après-midi, le ciel est du bleu pâle du myosotis. Je me laisse lourdement tomber sur le sable, roule ma veste en boule pour la mettre sous ma tête et laisse le bruit des vagues m’envahir et la douceur de la fin du printemps m’envahir. Bientôt, la plage sera envahie de vacanciers, pleine de bruit et de musique (il y en a déjà d’ailleurs, je maudis les bars de plage). Et si finalement, c’était mieux que l’été à Pärnu ?

Segutorn Quarter, la Pärnu de bord de fleuve

Autre question : et si finalement, il y avait un autre Pärnu à découvrir ? Et c’est bien le cas ! Longtemps ignorées, les berges du Pärnu sont en pleine renaissance. Connus sous le nom de Segutorn Quarter, les bâtiments industriels les plus proches du Vieux Pärnu se sont transformés en bar, en café, en boulangerie et un sentier pédestre, le Jaanson’s Track, qui couvre les deux rives du Pärnu. Le coin idéal pour découvrir un Pärnu différent et refermer ce chapitre des découvertes de la « Capitale de l’été ».

Comment arriver à Pärnu ?

Facile de rejoindre Pärnu ! Etrangement, il n’existe pas de train qui arrive à Pärnu, ni depuis Tallinn, ni depuis Tartu (ce qui devrait changer d’ici quelques années avec l’ouverture de la ligne de chemin de fer Via Baltica). Par contre, Pärnu est aussi un arrêt de la ligne Vilnius-Riga-Tallinn et est donc très bien desservie (aussi depuis Tartu, Liepaja et Daugavpils en Lettonie). Pärnu possède aussi un petit aéroport d’où partent les avions pour l’île de Ruhnu en hiver. Pour atteindre l’île de Kihnu (que je rêve de visiter lors d’une prochaine aventure), il faudra vous rendre jusqu’au port de Munaleid. Visit Pärnu vous donne toutes les indications.

Où dormir à Pärnu ?

Pärnu Yacht Club

Probablement l’un des endroits les plus insolites où séjourner puisque le Yacht Club de Pärnu, en plus de proposer ses services aux plaisanciers, possède aussi quelques chambres. Elles sont très simples, mais confortables (les voyageurs solos seront ravis, ils ont quelques chambres single) et pour un budget raisonnable, petit déjeuner compris. Ce qui m’a ravie, c’est la situation au bord de la rivière. La terrasse du petit restaurant est un lieu de choix pour y admirer les couchers de soleil et les nombreux bateaux amarrés dans la marina (d’ailleurs, je n’ai jamais manqué l’occasion de le faire les deux soirs où j’y ai dormi). Et s’il fait trop froid, le lounge de la maison d’hôte au premier étage est un endroit de choix. Il est en plus à quasi équidistance entre le vieux Pärnu et la plage (une bonne quinzaine de minutes de marche) et est le point de départ du sentier pédestre jusqu’à la jetée et la plage. Seul bémol, l’accueil poli, mais un peu froid. En même temps, les Estoniens ne sont pas vraiment connus pour être des extravertis.

Pärnu Jahtklubi

Lootsi 6, Pärnu

80012 Pärnu

Où manger et boire à Pärnu ?

Villa Wesset

Cette charmante villa dans la partie balnéaire de Pärnu est à la fois un B&B et un restaurant très bien coté puisqu’il figure au Nordic White Guide. S’ il faut débourser un peu plus que d’habitude, les prix restent raisonnables (avec les plats tournant autour de 20 €). L’intérieur est chaleureux avec son bois sombre et ses grandes baies vitrées qui illuminent l’intérieur quand le soleil brille. La cuisine du Wesset est locale et saisonnière (avec quelques incursions internationales comme la salade César). Si vous avez le temps et le budget, leur menu dégustation semble vraiment valoir le coup. Quant à moi, je me suis contentée d’une entrée composée de sprat (jeune hareng) accompagné d’un schnaps d’argousier (la carte a aussi une belle liste d’alcool locaux) suivi d’une crème brulée à l’angélique (bonne mais j’avais de la peine à retrouver le goût de cette plante que j’adore). Une bien belle adresse tout de même.

Villa Wesset

Supeluse tn 26

80012 Pärnu

Pastoraat Café

Autre trouvaille du Nordic White Guide mais dans un autre style, même s’il s’agit encore d’un restaurant d’hôtel (fort courant dans les Pays baltes). Cette fois, nous sommes dans le Vieux Pärnu. Look contemporain, tout en bois clair, mur blanc, et sol en dalles de terrazzo. Ici, la cuisine est contemporaine : viennoiseries, pancakes et frittatas pour le petit déjeuner, plats healthy, légers, saisonniers, d’ici et d’ailleurs mais avec une provenance locale pour une grande partie des ingrédients. J’ai opté pour ce qui pouvait sembler plus local : une salade de langue d’agneau (ouais) avec pickles d’oignons, petits pois, huile de menthe et sauce au vin rouge. Et c’était bon ! Un bon point pour le pain (qui sert vraiment d’amuse-bouche) puisqu’il font aussi des pains et pâtisseries-maison et qui étaient un régal. La terrasse est un agréable plus.

Pastoraat Café

Kuninga

80014 Pärnu

Leivakas

A la fois boulangerie, pâtisserie et pizzeria, Leivakas est installé en bord de fleuve dans un ancien bâtiment industriel. Elle a la réputation de faire les meilleures pizzas de Pärnu (dans les règles de l’art, avec un temps de pousse de la pâte appropriée) mais ses pâtisseries sont aussi à tomber et puis, l’intérieur et bien, bien cool !

Leivakas

Lai 10,

Pärnu

SunCity

LE lieu de détente le long de la rivière. Juste à droite de Leivakas, SunCity vous accueille pour un café, une bière ou un cocktail les pieds dans l’herbe ou sur le toit de leur structure. Et pour les petites faims, il y a de quoi les satisfaire. Un lieu bohème comme votre bobo pauvre de blogueuse les aime, Lectrice, Lecteur ! Il y a même une petite jetée d’où on peut se mettre à l’eau (ou presque) pour diverses activités nautiques comme le SUP, la barque, le waterboarding…

SunCity

Lai 10,

Pärnu

 

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