Visiter Tartu, la capitale européenne de la culture 2024

Tartu, la deuxième ville d’Estonie, a une place spéciale dans le cœur et l’histoire du pays. Impossible de visiter l’Estonie sans visiter Tartu ! C’est LA ville universitaire et du savoir et son aura de cité d’intellectuels a attiré, et attire toujours, des générations d’étudiants. Et en 2024, Tartu a de très bonne raison de se réjouir puisqu’elle célèbre son statut de capitale européenne de la cuture. Les festivités sont bien entamées mais l’année est loin d’être finie ! L’Estonie étant petite, sa deuxième ville n’est pas grande non plus et les lieux essentiels à visiter peuvent facilement être parcourus en une grosse journée mais vous ne ferez qu’explorer la surface, d’autant que Tartu compte de nombreux musées ! C’est parti pour la balade à travers la « Cité des bonnes pensées ».

Prise de contact avec Tartu

Après mon trajet en train et mon arrêt de quelques heures à Rakvere, me voilà dans un bus qui sillonne l’immense campagne estonienne jusqu’à Tartu, dans le sud du pays. C’est en début de soirée que je débarque à la gare des bus. Heureusement, mon hôtel est juste en face, parfait !

Tartu est posée le long d’une rivière, l’Emajõgi, littéralement « rivière-mère », elle traverse l’Estonie d’est en ouest. Appelée Dorpat par les Chevaliers Porte-glaives allemands qui avaient conquis ces terres lors de leur croisade contre les populations baltes qu’ils voulaient à tout prix christianiser, la ville devient un centre commercial important et fera même partie de la Ligue hanséatique. Après être passée entre les mains de la République des Deux Nations, puis de la Suède, elle devient russe jusqu’à la fin de la première guerre mondiale et la première indépendance estonienne. Après l’occupation allemande lors de la Seconde guerre mondiale, Tartu, comme le reste de l’Estonie, est absorbée par l’URSS jusqu’en 1993 et la dislocation de l’empire communiste.

Marché et halles de Tartu

La première chose que je remarque à Tartu, c’est l’Emajõgi. Tranquilles, ses eaux ne sont troublées que par le passage des bateaux touristiques qui emmènent les visiteurs pour leur offrir un autre point de vue sur la ville. Malheureusement, je n’aurai pas le temps de tester cette expérience ! Sur les quais de la rivière, je découvre le marché en plein air. Impossible de ne pas me balader parmi les allées remplies de fruits et de légumes (et accessoirement de vêtements et bien entendu, de poissons). C’est là que je découvre deux caractéristiques des marchés estoniens : la présence d’une section entière dédiée aux plants de fruits et de légumes à faire pousser dans son potager ou son jardin, et l’omniprésence de l’odeur de l’aneth, qui parfume tous les plats ici. Une fois que vous avez le parfum dans les narines, il est impossible de ne plus associer cette herbe aux marchés d’Estonie.

A deux pas de là, se trouve les halles. On ne peut pas les manquer : un énorme cochon en bronze marque l’entrée. Ce grand bâtiment d’aspect sévère date de la fin des années 30 et semble ne pas avoir changé depuis que l’intérieur a été rénové pendant la période communiste, c’est-à-dire que c’est un peu brut de décoffrage… et ça me plaît ! L’espace semble plutôt réservé aux viandes et charcuteries, mais on y trouve aussi des maraîchers, des produits préparés comme des pickles de légumes en bocaux, des produits de boulangerie, et quelques stands où l’on peut s’acheter des snacks (notamment des chaussons fourrés à la viande, aux légumes ou aux champignons), un bon plan pour les voyageurs fauchés !

La Place de l’Hôtel de ville

En sortant du marché, je continue le long de la rivière. Le soir, ça doit être génial de prendre un verre dans l’un des quelques bars et restaurants qui bordent les quais… On verra si j’ai le temps plus tard. Pour l’instant, je n’ai pas le temps d’y réfléchir car je suis déjà arrivée sur la place de l’Hôtel de Ville (Raekoja Plats), dont la particularité est d’être complètement ouverte sur l’Emajõgi. Située en bas de la colline de Toome, sa proximité avec la rivière en faisait une place de marché très importante, jusqu’à encore récemment. Au fond de la place trône l’hôtel de ville. Comme la plupart des bâtiments du centre de Tartu, l’original a brûlé lors du grand incendie de 1775. Sa reconstruction commence en 1782 et est terminée sept ans plus tard. Mi-baroque, mi-néo-classique, il est particulièrement élégant et sa couleur rose lui donne un petit côté sympathique. Il remplit toujours ses fonctions de centre administratif de la ville, mais c’est aussi ici que vous trouverez l’office du tourisme de Tartu.

Ne manquez pas de prendre une photo de l’Hôtel de Ville avec en avant-plan le monument aux étudiants s’embrassant, une mignonne fontaine représentant un couple s’embrassant fougueusement sous un parapluie. Un long baiser qui dure depuis 1998 ! La place en elle-même est très harmonieuse car les bâtiments datent plus ou moins de la même époque. Parmi les plus remarquables, il y a la « Maison penchée ». À l’origine, il s’agissait de la maison d’Auguste Helene Barclay de Tolly, l’épouse de Michel Barclay, prince et maréchal de l’armée impériale russe. Tartu étant construite sur un terrain marécageux, la maison a commencé à s’enfoncer. Heureusement, dans les années 1980, des constructeurs polonais sont venus rénover et renforcer la maison, arrêtant enfin son inclinaison à 5,8 degrés, plus que la tour de Pise ! Si vous souhaitez voir l’intérieur de la maison, c’est possible : c’est là que le Musée d’art de Tartu (le TartMus) est installé.

Toomemägi, l’Université de la Tartu et la cathédrale

Pour rejoindre la colline de Toomemägi et une partie des installations universitaires, je prends un petit sentier et un escalier. On se rend tout de suite compte de l’importance et du prestige de l’université de Tartu.

Toomemägi est couverte d’un grand parc arboré, où sont disséminés de nombreux monuments en hommage au fondateur, Johan Skytte, et à de nombreux professeurs de l’université, ainsi que des bâtiments importants comme le vieil observatoire ou l’ancien théâtre d’anatomie, qui sont désormais tous des musées. Le joyau de ce quartier se situe dans l’ancienne cathédrale, partiellement en ruine. Fondée par les Chevaliers Porte-Glaive au XIIIe siècle, ce qui s’appelait alors la cathédrale de Dorpat (le nom allemand de Tartu) était l’un des édifices religieux gothiques les plus grands d’Europe de l’Est. Au XVIe siècle, lors de la Réforme protestante, la cathédrale est ravagée par les iconoclastes et ne sera jamais reconstruite.

En 1632, Johan Skytte obtient de son ami, le roi de Suède Gustave II Adolphe, l’autorisation d’ouvrir une université dans le territoire de Livonie nouvellement conquis et dont il est gouverneur : l’Academia Gustaviana, ancêtre de l’université, est née, par décret royal. Ce sera la deuxième université à voir le jour sur le territoire suédois, après celle d’Uppsala (Skytte en avait été le chancelier).

Au début du XIXe siècle, l’Estonie est alors russe, et l’université, qui avait été déplacée à Pärnu, revient dans sa ville natale. Les autorités décident d’investir une partie des ruines de la cathédrale (environ un tiers) pour y construire la bibliothèque universitaire. Dans les années 1960, la bibliothèque est agrandie pour devenir le Musée de l’Université. Et j’ai une chance de dingue : nous sommes le 18 mai, Journée internationale des musées. L’entrée est donc gratuite et je ne vais pas me priver de l’opportunité d’en apprendre plus sur cette fameuse institution dont les Estoniens sont fiers.

Dans la cage d’escalier, on ne peut pas manquer d’admirer un pendule de Foucault dont le fil est tendu depuis le toit du dernier étage.  Si l’histoire de l’université couvre une grande partie des salles d’expos, le musée organise aussi des expos temporaires et une « Chambre des mystères » liée à l’histoire de la cathédrale.

Dès l’entrée, on a l’impression d’être dans un mélange entre un temple de la science et une section de Hogwarts. Ça doit être à cause de l’architecture gothique et de l’amoncellement de livres, de peintures, de vieux objets… qui sont présentés dans l’exposition qui raconte l’université. Je vais rester scotchée devant le film qui en fait tout l’historique, tellement je suis intriguée par l’histoire d’une partie de l’Europe que l’on connaît mal (car oui, l’université a suivi le destin de l’Estonie). J’ai bien eu du mal à m’extraire de cette ambiance.

Si vous avez envie, vous pouvez aussi grimper tout en haut des flèches de la cathédrale. Elles sont ouvertes de mai à fin septembre et permet d’avoir une super vue sur la ville.

Comme j’ai pris le temps de m’attarder au musée, je ferais l’impasse sur les flèches et vais me promener dans les jardins, le temps de saluer la statue de Kristjan Jaak Peterson, poète estonien mort à 21 ans mais qui, malgré son jeune âge, est considéré comme le père de la littérature estonienne. Le jour de son anniversaire, le 14 mars, marque d’ailleurs la « Journée de la langue maternelle ».

Je passe également admirer le « Pont du diable » et le « Pont de l’ange ». Ce pont peint en jaune porte un bas-relief de G. Fr. Parrot, le premier recteur après de la réouverture de 1802. La légende dit que vous traversez le pont en courant en retenant sa respiration, votre vœu sera exaucé.

Avant de quitter Toomemägi, passez voir la « pierre du sacrifice », pas loin de la cathédrale. Il en existe plusieurs centaines en Estonie. Avant la christianisation, es Estoniens y laissaient des offrandes aux Dieux et aujourd’hui, les sacrifices sont toujours de mise puisque les étudiants viennent y brûler leurs syllabi et notes de cours à la fin de l’année académique.

Petite particularité, le long de Lossi Tee, la rue qui mène du centre-ville à la cathédrale, vous croiserez un beau bâtiment vert : c’est le siège de la Cour suprême d’Estonie, qui ne siège donc pas à Tallinn. C’est dire un estime les grands esprits en droit formé ici.

Pour clôturer le chapitre « université », je vais passer voir le bâtiment principal, un superbe édifice néo-classique, qui se trouve dans le centre et fait penser à un temple grec ou romain avec ses colonnades. Lui aussi abrite… un musée, celui-ci consacré à l’art. Enfin, l’un des plus dons qu’ait pu faire l’université à sa ville, c’est son jardin botanique.

Jardin botanique de l’Université de Tartu

Le Jardin botanique de l’Université de Tartu est un véritable enchantement. Une oasis de verdure bien différente du reste de la ville (qui est elle-même très verte), où les plantes familières se mélangent aux exotiques et où les myosotis côtoient des plantes japonaises ou américaines. L’entrée du jardin botanique est gratuite mais la grande serre tropicale est en supplément. Par manque de temps (et pour épargner mon budget), j’ai fait l’impasse sur la serre mais visiter les jardins vous prendra déjà pas mal de temps.

Le jardin est lui-même divisé en 11 parterres différents et est le plus ancien des pays baltes. Son grand étang, avec son petit îlot et sa rotonde particulièrement photogéniques et romantiques en font un des spots préférés des habitants pour des photos de mariage !

Juste après la sortie du jardin, en vous dirigeant vers la rivière, vous tomberez sur l’unique reste du mur d’enceinte qui entourait la ville.

Le centre historique de Tartu

L’après-midi, je vais me perdre dans les rues du centre. Elles sont bordées de jolies maisons en briques ou en bois, ou mêlant les deux, n’excédant pas 3 étages. Je croiserai le Musée du jouet mais aussi, la Cour de la Guilde de Saint-Antoine. Jadis, cet endroit regroupait des artisans et maître de la guilde. Aujourd’hui, cette vocation est préservée mais dans un angle plus contemporain puisque les petites maisons abritent les studios de jeunes artistes et artisans qui démarrent et qui travaillent tous dans le champ de la mode (vêtement, bijoux, etc.). Une vraie pépinière de créativité ! Malheureusement pour moi, je suis arrivée à l’heure de fermeture du midi et tout était fermé.

L’autre monument-phare du centre, c’est l’église Saint-Jean. Dédiée à saint Jean-Baptiste, c’est une des plus anciennes églises du pays, une première église ayant été construite au XIIe siècle. L’église telle que nous la voyons aujourd’hui date du XIVème, en style « gothique de brique ». Originairement catholique, elle devient temple protestant avec la Réforme. L’une de particularité de l’église est qu’elle était ornée de plus de 1.000 statuettes en terre-cuite dont plusieurs centaines ont survécu aux guerres, incendies et autres vicissitudes du fil des siècles (comme le communisme). Elles sont exposées à l’intérieur du lieu de culte, qui est tout simple, comme la plupart des temples luthériens. Contrairement à sa façade rouge, l’intérieur est d’un blanc éclatant et un haut plafond en bois, dénué de décoration, mais très joli, sert de ciel. Et si vous avez de la chance, vous tomberez sur un concert d’orgues ou sur l’organiste qui effectue quelques exercices, comme moi.

Quartier de Karlova : la Tartu de bois

L’après-midi est déjà bien entamé et j’ai déjà fait exploser le compteur de nombre de pas parcourus pourtant, je n’en n’ai pas encore assez ! Je vais quand même donner à mes jambes un peu de répit pour rejoindre ma prochaine destination : le quartier de Karlova. Au sud du centre historique, ce quartier aux allures bohèmes est essentiellement composé de maison en bois. A l’origine, Karlova était un manoir en dehors de la ville, et le centre de la vie culturelle russe. Sur ses terres furent construites de nombreuses maisons en bois que l’on peut voir aujourd’hui.

La plupart ont été complétées dans les années 1910-1920 et sont restées intactes. Leur architectures (dont certaines sont de style Art Nouveau mais adapté au bois) sont d’une valeur patrimoniale significative. Pour visiter Karlova, il faut simplement se perdre dans ses rues bordées de tilleuls et de châtaigners. Il s’en dégage un charme puissant : ces allées bordées d’arbres, la joliesse de ses maisons, souvent entourée d’un jardin où les pommiers sont en fleurs, l’odeur du lilas qui flotte dans l’air de mai… Pas étonnant que de nombreux artistes et créatifs y aient élus domicile !

Mais voilà, j’aime faire plusieurs choses à la fois alors comme Karlova est aussi connue pour le street art. J’ai donc exploré le quartier au fil des fresques, tags, graffs, mosaïques… Une vraie chasse aux trésors mais dont je connais déjà le prix : le prochain gros site que je vais visiter mais sur le chemin, je fais des zig-zags ou des allers-retours entre une œuvre et l’autre. Et je me régale.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et je dois me « résoudre », si j’ose dire à me poser dans un des endroits les plus insolites de Tartu : Aparaaditehas.

Aparaaditehas, rénovation urbaine

Aparaaditehas ou l’Usine d’électroménager est une véritable enclave en pleine ville. Gardée par de hauts murs, cette usine fabriquait, entre autres, des réfrigérateurs, pour mieux couvrir son activité réelle pendant l’ère soviétique : la fabrication de pièces pour les sous-marins. On comprend vite qu’il fallait que le secret soit bien gardé. Tout comme sa petite sœur de la Telliskivi Creative City à Tallinn, l’usine désaffectée est devenue un des plus grands centres de créativité dans la ville de Tartu.

On y trouve des ateliers d’artistes, cabinets d’architecture, des boutiques indépendantes, un atelier d’imprimerie et d’art du papier… Pas étonnant que le chat mascotte de l’usine s’appelle Johannes Gutenberg (malheureusement, je n’aurai pas eu l’occasion de croiser le minou).

Le lieu est incroyable ! Autour d’une large cour, baptisée le « pocket park », l’usine se déploie. Cette cour, c’est un peu le cœur d’Aparaaditehas. Le lieu de rencontre pour tous les résidents et les extérieurs, où se déroulent aussi pas mal d’évènements. À l’heure de l’apéritif, l’endroit est relativement calme… mais la plupart des ateliers et galeries ont déjà fermé leurs portes, du coup, je ne peux pas m’empêcher de me sentir frustrée car justement, ce sont ces artistes et artisans qui font vivre le lieu. Alors, si vous voulez en profiter, gardez à l’esprit que les lieux (saufs les resto, salles d’évènements, etc.) ferment entre 16h et 18h. Il faudra donc revenir. Pas grave je vais me rabattre sur un des restaurants (il y a plusieurs cafés sur site) pour me reposer un peu les jambes. Elles l’auront bien mérité, j’ai rarement marché aussi longtemps mais sous le doux soleil printanier d’Estonie, on pourrait continuer encore et encore. N’étant pas maso tout de même, je reprendrais le bus pour me reposer une petite demi-heure avant de ressortir pour dîner.

Sur le chemin du centre historique, à regarder les eaux miroitantes de la rivière, je me dis que la « ville des bonnes pensées » a vraiment bien mérité son label de capitale européenne de la culture. On sent partout l’histoire et la soif de savoir qui perle à tous les coins de rues. Le nombre impressionnant de musées en atteste (je n’ai parlé que de ceux que j’ai croisé mais il y en a bien plus). Mais je me demande si les gens viendront, à part les voisins baltes, quelques Allemands et Finnois. Il vous reste en tous cas, quelques mois pour vous décider, si j’ai réussi à vous convaincre.

Où dormir à Tartu ?

Hotell Tartu

Si vous ne vous préoccupez pas du design mais que pour vous, l’important, c’est l’emplacement et le rapport qualité-prix, alors l’Hotell Tartu est une excellente pioche. Déjà il se trouve juste en face de la gare des bus. Pratique pour votre prochaine destination, (si vous voyagez en bus). Il n’y a qu’à traverser un boulevard. De la single à la familiale, il y a des chambres pour tous les budgets, grandes, lumineuses et confortables. Mais son secret le mieux gardé, c’est son « aile cachée ». A l’étage 4 ½ se cache une poignée de chambres/dortoirs qui forment la partie « auberge » de l’hôtel. Le design est moins soigné et les sanitaires sont communs (et super propres) mais la différence de prix est significative, moitié prix, quasi (la chambre auberge démarre à 44 € pour une personne, 56 € pour deux). De plus, comme pour les chambres « normales », le petit-déjeuner buffet et l’accès au très joli spa (testé et approuvé) le matin sont compris. Un vrai bon plan !

Hotell Tartu et Hostel Tartu

Sooko 3, Tartu

Où manger et boire à Tartu ?

Vilde Ja Vine

Un de mes coups de cœur à Tartu. Logé dans une ancienne imprimerie, Vilde Ja Vine fusionne l’amour de l’art, du vin et de la cuisine. En plus de la cuisine, le restaurant expose des œuvres artistiques qui sont très bien mises en valeur par les vastes volumes de ce bâtiment industriel aux couleurs sombres et aux jolies poutres métalliques. Le bâtiment a autant de cachet à l’intérieur qu’à l’extérieur ! Le menu propose une cuisine internationale et créative, comme la côte de bœuf au pickles de concombres, le poulet jaune, risotto de champignons et sauce au persil, finement exécutée avec des recommandations de vin pour chaque plat. Pas étonnant qu’il soit répertorié au White Guides (un peu les « guides Michelin » des pays nordiques, en moins chichiteux).

Vilde Ja Vine

Vallikraavi 4, 51003 Tartu

Püssirohukelder

Littéralement « la cave à poudre », ce restaurant bar à une histoire étonnante. Elle fut construite avec les pierres d’une ancienne église et de l’ancien palais épiscopal pour y entreposer de la poudre à canon. Cette fonction restera jusqu’en 1809. Elle a également appartenu à la Faculté de mathématiques et de physique de l’université pour y étudier les tremblements de terre et phénomènes magnétiques.

Le plus impressionnant, c’est son plafond voûté, l’un des plus hauts du monde ! Ici, on mange des plats de l’époque où Tartu s’appelait Dorpat, quand l’aristocratie germano-balte était la classe dirigeante. Costume d’époque pour le personnel de service, viandes et plats en sauce, et évidemment, de la bière, dont la leur : la Püssirohu Punane, une lager ambrée-rouge assez basse en alcool. L’endroit pourrait faire piège à touriste, mais aller y boire un verre vaut le coup pour le décor !

Püssirohukelder

Lossi tn 28, Tartu

Werner Café

A deux pas du bâtiment principal de l’université, sa clientèle reflète vraiment cette proximité : étudiants scotchés sur leurs laptops, professeurs en tweed et sacoches en cuir qui révisent leurs notes… On est bien dans l’ambiance ! Le Werner en question, c’est Johann Werner, un pâtissier qui voulait apporter un peu de ce que sont les cafés viennois à Tartu. Ça fait depuis 1895 que l’on peut y croiser de grands et futurs cerveaux mais aussi des artistes, des écrivains… qui viennent y boire un café, se régaler d’un petit plat léger ou goûter avec une des irrésistibles pâtisseries qui se trouvent en vitrine. C’est très, très difficile de choisir tellement il y en a et tellement elles semblent appétissantes. Seul hic, elles sont un peu trop sucrées, à la mode balte.

Werner Café

Ülikooli tänav 11, Tartu

Kohvik Anna Edasi

Logé dans une jolie maison de Karlova, Ana Edasi doit son nom à celui de l’arrière-grand-mère de Birjo, sa propriétaire. Et en effet, à l’intérieur, on se retrouve dans une déco « salon de mamie estonienne » avec des meubles vintage datant de l’époque soviétique ou plus anciens encore, des petites couvertures en crochet, des tasses et nappes à fleurs… On s’y sent bien ! En plus d’un très bon café, Birjo et son équipe cuisine des pâtisseries et un nombre astronomique d’omelettes et de crêpes (les Estoniens et les crêpes, c’est une longue histoire d’amour). Bref, le lieu idéal pour se reposer avant ou après une balade à Karlova.

Kohvik Anna Edasi

Tähe 20, Tartu

Aparaat

Au sein de l’Aparaaditehas, ce restaurant au look industriel en jette ! L’espace est immense, avec de grandes fenêtres, des briques apparentes, de grandes et hautes tables qui invitent à la convivialité. Les concepteurs ont su tirer parti de cette ancienne usine.

On peut y boire un verre, mais aussi bien y manger, soit en se régalant d’un snack rapide où d’un plat plus consistant. La cuisine est sans complexe, mélangeant allégrement les influences, comme ces pâtes au pesto et aux edamame ou le filet de cabillaud, pomme de terre au parmesan, tomate, purée de petit pois et sauce au beurre à la citronnelle. Une chouette adresse bien dans son temps !

Aparaat

Kastani 42, Tartu

Pühaste Kelder

Quand on lit le mot « kelder », on sait qu’on va descendre dans une cave. Ici, une cave à bières et quelles bières ! Celle de la micro-brasserie Pühaste qui brasse depuis 2011. Le temps de trouver les bonnes recettes et de s’établir et 7 ans plus tard, ils pouvaient ouvrir leur propre bar dans une des rues les plus en vue du centre-ville. Dans cette cave, vous trouverez leurs productions mais pas seulement. Rien qu’au fût, il y a 21 sortes de breuvages parmi lesquels choisir. Un peu perdu.e ? Alors n’hésitez pas à demander conseil au staff. On déguste sur la terrasse ou dans l’atmosphérique cave/

Pühaste Kelder

Rüütli 11, Tartu

 

Plus d’articles sur l’Estonie

Cette publication a un commentaire

Laisser un commentaire